Ski alpinisme : top départ pour les Mondiaux à Morgins
Les championnats du Monde de ski alpinisme débutent ce lundi dans la région des Dents-du-Midi. Durant une semaine, les athlètes du monde entier se battront pour les médailles. Yannick Ecoeur, le chef technique de ces courses, évoque l'organisation de cet évènement.

Morgins les voulait, les voici. La station valaisanne accueille du 2 au 8 mars les championnats du Monde de ski alpinisme, 17 ans après la dernière édition organisée sur ses mêmes terres. Un défi organisationnel majeur pour un domaine qui traverse les frontières.
Morgins choisi parmi de nombreuses candidatures
Avant d'être désigné comme organisateur, Morgins a dû convaincre, se démarquer au milieu d'une longue pile de candidatures. La raison ? Le ski alpinisme fera sa grande première aux Jeux olympiques à Milan-Cortina en 2026. "C’est clair que l’année pré-olympique a attiré pas mal de nations", explique Yannick Ecoeur. "Il y a eu, ensuite, beaucoup de désistements, car c’est un gros événement à organiser. Certains se sont rapidement rendu compte qu’ils n’avaient ni les moyens financiers, ni les ressources pour le faire. Même en Suisse, nous n’étions pas les seuls à être intéressés puisque Villars l’était aussi. Mais étant donné que Villars avait déjà eu la possibilité de les organiser en 2019, je pense qu’ils ont voulu partager", se réjouit-il.
Une organisation titanesque
La station chablaisienne n'est pas novice dans l'organisation de tels événements, elle qui a déjà accueilli en 2022 puis en 2023 des épreuves de Coupe du Monde. Si les Mondiaux sont un niveau au-dessus, la base reste la même précise Yannick Ecoeur. "Il n'y a pas de grandes différences entre les deux, si ce n'est que les Mondiaux attirent bien plus de participants et de spectateurs. Il y aura environ quatre cents athlètes différents et nous avons distribué neuf cents accréditations entre les staffs, les participants, les bénévoles et la presse", explique-t-il. Situé au milieu des Dents-du-Midi, Morgins a voulu rassembler tous les villages de la région... jusqu'à intégrer la France. "C’est important que l’événement soit ancré dans toute la région des Dents-du-Midi. Il y aura le relai mixte ce lundi aux Crosets, ensuite Champoussin accueillera le départ de la course par équipe, le sommet de la Foilleuse sera l’arrivée de la verticale et de la course individuelle alors que l’espace du géant recevra les sprints. Nous nous sommes dispatchés le plus possible dans la région afin de fédérer cette région qui est magnifique", développe Yannick Ecoeur.
Plusieurs sites vont donc avoir l'occasion d'accueillir ces Mondiaux. Qui dit plusieurs sites, dit évidemment un nombre bien plus conséquent de bénévoles à trouver. "Nous avons la chance d’avoir des bénévoles en or. Ceux qui étaient déjà là pour la Coupe du Monde sont revenus pour les Mondiaux. C’est une chance énorme. Cet événement demande encore plus de personnes. La responsable des bénévoles s’est vraiment arraché les cheveux et a fait quelques nuits blanches pour combler les trous. Maintenant, il faut y aller. Ça va être difficile de tout gérer, mais nous allons encore une fois relever le défi comme il faut", sourit Yannick Ecoeur.
Un terrain de jeu au naturel
Yannick Ecoeur connaît parfaitement le ski alpinisme, pour en avoir fait durant de nombreuses années au plus haut niveau. Désormais chef technique de ces Mondiaux, il a pu apporter toute son expérience et son savoir-faire à l'organisation. Il a d'ailleurs des idées très claires au sujet des tracés qui sont parfois empruntés en Coupe du Monde. "Pour moi, le ski alpinisme n'est pas de transformer des montagnes ou aller sur des pistes de ski. Il faut utiliser le plus possible le terrain naturel", explique-t-il. Dans une discipline qui a passablement évoluée dans sa manière d'être pratiquée, Yannick Ecoeur trouve toutefois des points positifs à ces évolutions. "Le principe reste le même qu'à l'époque. En revanche, avant, nous partions dans la montagne et faisions des choses plus techniques, plus engagées. Aujourd'hui, on retrouve moins ce côté-là, car nous venons au plus proche du public afin de montrer et de faire découvrir ce sport. Avec les épreuves de sprint, les gens peuvent se rendre compte la vitesse, de ce que c'est le ski alpinisme", poursuit le Valaisan.
Un rythme effréné
Une grosse semaine de compétition et un flux important de spectateurs, une bonne organisation sera primordiale afin d'assurer la bonne tenue de l'événement. "C'est compliqué pour les organisateurs que nous sommes. Avec deux jours de course, un jour de repos puis trois jours de course, c'est un gros défi logistique. Nous devons amener du matériel au fur et à mesure des courses, car nous n'avons pas tout à double, ça ne serait pas possible", explique Yannick Ecoeur.
Cinq courses sont au menu de cette édition. Un relais mixte, une verticale, un sprint, une individuelle et une par équipe, il y en aura pour tous les goûts. Pour Yannick Ecoeur, le spectacle s'annonce grandiose. "Toutes les courses sont différentes et peuvent être intéressantes à regarder. Hormis la verticale où les athlètes ne passent qu'une fois devant les spectateurs, les autres épreuves vont permettre aux personnes de voir plusieurs fois les coureurs. D'autant plus qu'avec les remontées mécaniques, il y aura la possibilité de voir plus facilement les courses", détaille-t-il.
À domicile, les Suisses seront évidemment attendus, mais ont-ils les moyens de décrocher des médailles ? "Il y a deux types d'athlètes. Celui qui va absorber la pression et se métamorphoser pour sortir des performances extraordinaires. Et l'autre, celui qui va être tétanisé par l'événement. Chacun est différent et nous espérons qu'ils vont tous tirer un maximum de force de cet événement à domicile pour faire des performances exceptionnelles", conclut Yannick Ecoeur.
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