Melvin Merola de retour au HCV Martigny: «Un choix du cœur avant tout»
Melvin Merola est de retour «à la maison». À 30 ans et après trois saisons à Viège, il s’est engagé avec le HCV Martigny, néo-promu en Swiss League. Une décision logique pour un octodurien pure souche.
Le 14 mars dernier, le HCV Martigny validait sa promotion en Swiss League en s’imposant 5-1 dans l’acte 3 des demi-finales des playoffs de MyHockey League face à Arosa, unique autre candidat à la montée. Le 30 mars, il remportait le titre au terme du 5ème match décisif de la finale contre Thoune. Le 8 mai, il annonçait la nomination derrière sa bande du Suédois Anders Olsson. Le 31 mai enfin, il communiquait l’arrivée d’un premier renfort en vue de son retour en 2ème divison. Melvin Merola débarquait alors officiellement en droite ligne depuis Viège où il évoluait ces trois dernières saisons.
«Maintenant que je suis de retour, je ne compte plus repartir. Je veux finir ma carrière sous ces couleurs.»Melvin Merola
Ce retour au Forum de l’attaquant de 30 ans était attendu. Il s’imposait presque comme une évidence sitôt l’accession à l’échelon supérieur entérinée. Enfant du coude du Rhône, Melvin Merola n’a jamais caché son amour pour son «club de cœur». Il était d’ailleurs présent à plusieurs reprises dans les travées du Forum en fin de saison dernière. «Revenir à Martigny est un choix naturel à 100%», affirme-t-il d’emblée. «J’attendais ça depuis plusieurs années déjà. Ma dernière expérience avec ce maillot sur les épaules m’a laissé un goût amer puisqu’elle s’était conclue par la faillite en 2017. Depuis lors, j’ai toujours eu à l’esprit que je reviendrai un jour. Maintenant que c’est fait, je ne compte plus repartir. Je veux finir ma carrière sous ces couleurs.»
Le regret de ne pas pouvoir évoluer avec son frère
Un simple coup d’œil au parcours de l’attaquant suffit à traduire cette anomalie. L’exercice 2016-2017 de «feu Red Ice» est le seul lors duquel il a patiné sur la glace du Forum. «Ma carrière a voulu que je ne sois pas forcément là au bon moment», témoigne-t-il. «Je profite de tirer un grand coup de chapeau à toute l’équipe qui s’est investie pour permettre au club de remonter la pente. Même s’il y aura beaucoup de changements à l’avenir, il ne faut pas oublier tout le travail qui a été accompli ces dernières années pour nous permettre d’en être à nouveau là aujourd’hui.» Un seul regret habite l’esprit de l’attaquant: celui de ne pas pouvoir évoluer aux côtés de Tom, son frère cadet, qui portait le maillot martignerain lors des cinq derniers exercices. «Comme le club a dû se renforcer en engageant de nouveaux joueurs, il ne devrait en principe pas pouvoir rester. Il paie les pots cassés de cette promotion. C’est dommage car en revenant à Martigny, j’espérais vraiment avoir la chance de jouer avec lui.»
«Le moment était venu de commencer quelque chose hors de la glace. Je ne voulais pas subir la situation au moment de raccrocher les patins.» Melvin Merola
Cette petite déception passée, le plaisir de rentrer au bercail reprend le dessus chez Melvin Merola. En revenant chez lui, il prépare aussi son après-carrière en œuvrant désormais au sein d’une agence immobilière de la région. «Cela fait des années que je n’avais pas d’à-côté, que je ne vivais que pour le hockey. Je me suis dit que le moment était venu de commencer quelque chose hors de la glace», explique-t-il. «Préparer sa reconversion n’est pas quelque chose de facile. C’est pour cette raison que j’ai décidé de prendre les devants. Je ne voulais pas devoir subir la situation le jour venu. Apporter ce changement à ma vie est logique au vu de mon âge et de mon parcours.»
Un salaire revu à la baisse par rapport à Viège
À l’entendre, on comprend bien que le choix de Melvin Merola de quitter Viège pour Martigny s’est véritablement fait pour des raisons tant pratiques qu’affectives plutôt que pour des motifs sportifs ou financiers. «C’est un choix du cœur avant tout», répète-t-il en expliquant que les négociations avec les dirigeants octoduriens n’ont pas duré longtemps. «Évidemment, je ne vous cache pas que le salaire que je reçois désormais n’a rien à voir avec celui que je percevais dans le Haut-Valais mais ça ne me pose aucun problème. C’est logique au vu des moyens différents de ces deux clubs. Après avoir connu la faillite il y a six ans, voir que le club ne fait plus les mêmes folies me rassure même.»
Ces trois dernières saisons, Melvin Merola a disputé près de 150 matches sous les couleurs du HC Viège. Un club aux moyens conséquents et aux ambitions élevées qui a multiplié les déceptions en restant régulièrement en retrait lors de la saison régulière avant de se faire sortir dès les quarts de finale des playoffs. Interrogé sur ce qui pêche dans son ancien club, l’attaquant martignerain avance plusieurs éléments. À commencer par un manque d’engouement populaire.
Plus aucune pression
De par son parcours et son statut d’enfant de la région, Melvin Merola sait qu’il sera attendu comme l’un des éléments forts du HCV Martigny version 2023/2024. Recrue phare du club aux côtés des Suédois Erik Ullmann et David Lunquist, il refuse pour autant de se mettre la pression. «Je débarque simplement dans une équipe qui vient de monter et qui doit se faire sa place plus haut. Je suis juste là pour lui apporter mon expérience, pour entourer les plus jeunes, les rendre attentifs aux exigences d’un championnat qu’ils n’ont pour la plupart pas connu. La pression, je l’ai assez connue ailleurs, lorsque ma situation personnelle me préoccupait plus que le reste. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.»
«Le premier objectif sera de nous installer en Swiss League. Faisons les choses petit à petit, sans nous précipiter.»Melvin Merola
À quelques jours du début de la préparation sur la glace des Octoduriens (fixée le 31 juillet prochain), difficile de savoir à quoi s’attendre de la part du néo-promu lors de l’hiver à venir. «Le premier objectif sera de nous installer en Swiss League», affirme Melvin Merola. «Il faudra jauger le niveau des autres équipes et être conscients que l’on ne gagnera de toute manière pas tous nos matches. L’absence de relégation à la fin de la saison nous permet de travailler sereinement. Faisons les choses petit à petit, sans nous précipiter. Des exemples de clubs qui ont travaillé intelligemment après être montés existent. Je pense notamment à Bâle qui était déjà compétitif la saison dernière et qui a encore passé un palier supplémentaire cette année. Inspirons-nous de ce qu’ils ont fait, sans vouloir tout, tout de suite.»
Le souvenir du papier toilette face à Sierre
Un autre bon exemple de formation qui a bien géré son retour en Swiss League ces dernières années est évidemment le HC Sierre. On ne dira pas que Melvin Merola a fait exprès de ne pas citer le pensionnaire de Graben mais une chose est certaine: l’attaquant se réjouit de vivre sur la glace les futurs derbys entre les deux frères ennemis du hockey valaisan. «C’est génial, j’attends ça avec grande impatience», sourit-il. «J’ai le souvenir de derbys vécus en tant que gamin dans les gradins, avec les fans martignerains. J’étais comme un fou en train d’envoyer des rouleaux de papier toilette dans la foule! Ce sont des matches très importants. Pour nous d’abord car ils nous permettront de nous juger dans des rencontres à tension. Pour notre ville et notre patinoire aussi car il y aura forcément énormément de monde dans les tribunes. Faire de bonnes performances contre Sierre nous permettra de fidéliser notre public. Un tel duel sera toujours plus excitant et intéressant que d’accueillir Arosa un mardi soir!»
Le premier derby de la saison entre Sierre et Martigny est prévu le vendredi 27 octobre du côté de Graben.