Le HC Viège est à une victoire du titre

"Mener 2-1 dans la série ne fait pas de nous le favori pour la suite de cette finale. Chaque match est une nouvelle histoire qui débute et ce soir, Bâle va venir très fort. Il sera crucial de bien tenir dans les dix à quinze premières minutes." Difficile de faire plus juste que la prédiction de Daniele Marghitola avant le coup d'envoi de cet acte 4. Malheureusement pour eux, les joueurs haut-valaisans n'étaient pas présents pour entendre l'avertissement de leur directeur sportif lors du point-presse d'avant-match. Résultat des courses : moins de 120 secondes ont suffi aux visiteurs pour prendre les devants. Une ouverture du score précoce provoquée par la grossière erreur de relance du capitaine viégeois Daniel Eigenmann. Erreur dont Alban Rexha, parfaitement servi par Jamie Schaud, ne se faisait pas prier pour profiter. 

Mené 1-0 après vingt minutes, le HC Viège n'a pas mis longtemps à recoller au score après la première pause. Le jeu avait en effet repris depuis vingt-et-une secondes seulement lorsque Dario Burgener remettait les deux formations à égalité d'un missile en pleine lucarne. Pas le temps pour le speaker de la Lonza Arena d'annoncer cette réussite que le tableau d'affichage passait déjà à 1-2. Seules quinze petites secondes séparaient en effet le premier but viégeois de celui du capitaine bâlois Supinski. Après cette entame canon, le tiers médian n'allait pas franchement baisser en intensité, bien au contraire. Les deux formations se sont livrées à un véritable festival de tirs (14 à 15), se heurtant aux prouesses répétées des deux portiers. Si le jeune Andri Henauer (prêté par Berne) retrouvait sa place devant le filet rhénan ce dimanche soir après trois premiers actes lors desquels son coéquipier Fabio Haller gardait la cage, le cerbère viégeois Robin Meyer poursuivait lui sur sa très bonne dynamique depuis le coup d'envoi des playoffs. Le portier haut-valaisan ne s'illustrait d'ailleurs pas seulement par ses arrêts, mais également par quelques "pains" distribués au visage d'un adversaire et (logiquement) sanctionnés par deux minutes de pénalités. Le Rhénan Laurin Liniger était lui puni bien plus lourdement par le quatuor arbitral peu après la 36ème. Coupable d'une charge à la tête d'un viégeois, le numéro 8 des visiteurs était renvoyé prématurément au vestiaire, obligeant par la même occasion son équipe à évoluer durant cinq minutes en infériorité numérique. Une aubaine dont les hommes d'Heinz Elhers ont su profiter en égalisant à moins d'une minute de la deuxième sirène grâce à Noah Fuss.

Revenu une deuxième fois au score, le HC Viège a encore haussé le rythme d'un cran au cours d'une troisième période qu'il a assez largement dominé. À force de tenter leur chance, les locaux ont logiquement fini par être récompensés à dix minutes de la sirène finale. Andy Ritz profitait alors du rebond accordé par la bande après un essai de Riatsch pour inscrire le 3ème but et permettre à son équipe de prendre les devants. La formation haut-valaisanne s'est alors accrochée à son avantage, une situation dans laquelle elle excelle depuis un certain temps. Elle a tenu, même après la sortie du gardien adverse à 2'07 de la fin pour décrocher sa 7ème victoire en...7 matches à domicile depuis le coup d'envoi des playoffs. 

Le HC Viège n'a jamais été aussi proche du titre depuis 2014, année de son dernier sacre en finale contre Langnau. Il n'a surtout jamais été aussi loin dans les séries finales depuis qu'il a pris possession de la Lonza Arena. C'est donc assez logiquement que l'enceinte haut-valaisanne se dévoile dans un nouveau visage. Ce dimanche soir, 4'739 spectateurs (moins une trentaine de fans visiteurs) se sont massés en tribunes pour encourager leur équipe à coup de "Hopp Visp" et d'applaudissements fournis. Souvent moquée pour sonner trop creux, la patinoire viégeoise peut aussi sérieusement vibrer et se transformer en petit chaudron lorsque les résultats et le public sont au rendez-vous. Nul doute que le record saisonnier établi ce dimanche soir risque d'être battu rapidement si les deux formations devaient se retrouver jeudi soir pour un acte 6 de cette finale ou, surtout, si Lugano ou Ajoie venaient à débarquer pour un très alléchant duel de promotion/relégation.