Fin des déductions fiscales pour les Valaisans atteints de diabète
Les diabétiques valaisans ne peuvent plus déduire les surcoûts de leur maladie dans leur déclaration fiscale. Au Grand Conseil, la fronde s’organise pour rétablir ces défiscalisations.
La Confédération met fin à une spécificité valaisanne. Dernier canton de Suisse à permettre une déduction fiscale de 2'500 francs pour les personnes atteintes de diabète, le Valais vient de se faire épingler par l’Administration fédérale des contributions. Le fisc a prié le canton de mettre immédiatement fin à cette pratique. «Un arrêté du Tribunal fédéral dit qu’en l’absence de base légale cantonale, qui permet de déduire ce montant, il faut se référer aux circulaires de l’Administration fiscale fédérale. Et ces déductions n’existent pas sous cette forme-là», explique Fabien Schafeitel, député du Centre au Grand Conseil valaisan. L’élu hérensard a déposé au Parlement cantonal une motion, qui demande au canton de modifier sa loi fiscale et de réautoriser cette déduction forfaitaire.
Une facture salée
Instaurée en 2013, cette défiscalisation aura été autorisée durant neuf déclarations d’impôt. «Le Service cantonal des contributions a été très compréhensible en entrant en matière en 2013», reconnaît Alexandra Quarroz, la secrétaire générale de l’Association valaisanne du diabète. «On était sur le fil du rasoir car la déduction n’existait plus sur la plan fédéral», poursuit-elle. La déduction fiscale permet aux personnes atteintes de diabète de soustraire les surcoûts liés à leur maladie, notamment ceux pour s’assurer une alimentation saine et adaptée. «Le diabétique doit compter dans son panier de la ménagère, de la viande maigre, des fruits et légumes et des céréales complètes. La facture devient plus chère que s’il se cuisinait des pâtes», donne en exemple Alexandra Quarroz. Les diabétiques ont également une santé dentaire fragile et parfois des problèmes aux pieds. «Les personnes diabétiques doivent parfois porter des chaussures orthopédiques, des chaussettes sans couture pour éviter les plaies et mettre des crèmes de soin», détaille la secrétaire générale de diabètevalais. «Ces frais impactent l’enveloppe fiscale», dénonce-t-elle. Et d’ajouter. «Quand les diabétiques remplissement un questionnaire de santé, ils sont éconduits de l’assurance complémentaire ou alors assurés dans de moins bonnes conditions».
La motion sera débattue d’ici quelques mois au Grand Conseil valaisan.