Rouler sur l'autoroute sans tenir le volant ? C'est désormais possible sous certaines conditions
Les véhicules permettant la conduite automatisée pourront être mis en circulation dès ce samedi 1er mars dans le pays. Explications des changements à venir sur nos routes avec Jordan Girod, porte-parole du Touring Club Suisse (TCS).

Trois changements de taille entrent en vigueur ce samedi 1er mars 2025 sur les routes suisses. Le premier concerne la possibilité d'utiliser un système de pilotage automatique sur autoroute, pour autant que le véhicule en question soit homologué à cet effet. En d'autres termes, il sera possible de lâcher le volant et ne plus surveiller en permanence le trafic. "Mais ça ne veut pas dire qu'on peut faire n'importe quoi, comme regarder un film ou lire le journal", précise Jordan Girod, porte-parole du TCS. L'obligation de reprendre à tout moment le contrôle du véhicule reste par conséquent de mise en tout temps.
Ce changement doit améliorer la sécurité routière et la fluidité du trafic, selon le Conseil fédéral qui a adopté en décembre dernier l'ordonnance lui permettant de modifier la loi fédérale sur la circulation routière (LCR). "Aujourd'hui en Suisse, neuf accidents sur dix sont imputables à des erreurs humaines", affirme d'ailleurs Jordan Girod. "La conduite automatisée pourrait donc avoir un potentiel important pour améliorer la sécurité routière", ajoute-t-il. Mais pas uniquement :
Actuellement, aucun des concessionnaires contactés en Valais n'a fait part d'une quelconque immatriculation de véhicule en ce sens. Une situation qui pourrait changer à l'avenir, comme l'affirme Jordan Girod : "aujourd'hui les véhicules qui possèdent cette technologie sont des véhicules haut de gamme du type BMW i7 ou encore Mercedes-Benz Classe S. Il n'y a pas encore le potentiel de démocratiser cette technologie. Il faudra voir si ces prochaines années, elle s'ouvrira à des modèles davantage grand public". Comme cela a été le cas à plusieurs reprises par le passé. D'abord, lors de l'introduction du système antiblocage de roues (ABS) ou, plus récemment, lorsque divers systèmes d'assistance à la conduite sont devenus obligatoires. Là aussi, un certain temps a été nécessaire pour que tous les véhicules en bénéficient, affirme de fait Jordan Girod.
Pour le transport de marchandise ou pour le "dernier kilomètre"
En plus de cette conduite automatisée sur autoroute, le Conseil fédéral a aussi accepté deux autres modifications qui entrent, elles aussi, en vigueur ce samedi 1er mars : tout d'abord, l'introduction du parcage automatisé dans les parkings et sur les cases de stationnement définis à cet effet. Et ce, sans la présence d'un conducteur. "il appartiendra aux cantons ou aux communes concernées de déterminer les parkings adaptés pour ce parcage automatisé", précise le porte-parole du TCS.
Enfin, troisième changement à venir, et non des moindres, la possibilité de faire circuler des véhicules sans conducteurs sur certains tronçons, sous la surveillance d'un opérateur dans une centrale. "Là aussi, ça ne sera possible que sur des tronçons autorisés par les cantons", annonce Jordan Girod :
Pour aller plus loin
La capacité d’une voiture à prendre en charge différentes tâches dans le trafic se mesure sur une échelle à six niveaux, du niveau 0 (pas d’automatisation durable dans la voiture) au niveau 5 (voiture entièrement autonome). Cette échelle décrit d’une part le degré d’automatisation dans la voiture et d’autre part la responsabilité juridique.
- Niveau 0 : l’automobile classique, telle qu’elle a été développée et produite au 20e siècle.
- Niveaux 1 et 2 : le système d’automatisation assiste uniquement le conducteur, par exemple pour se garer. Le conducteur doit toutefois tenir le volant à tout moment et donc maîtriser le véhicule.
- Niveaux 3 et 4 : au niveau 3, le conducteur peut, avec l’aide du système de pilotage automatique sur autoroute, lâcher le volant sur certains tronçons. Il doit cependant être en mesure de reprendre le volant à tout moment pour garder le contrôle de son véhicule. Contrairement au niveau 3, le conducteur ne doit pouvoir intervenir qu’en cas d’urgence au niveau 4.
Les modifications de la LCR au 1er mars 2025 concernent les niveaux 3 et 4. Ici, c'est le constructeur automobile qui est responsable du fonctionnement du système. En principe, une personne n’est pas responsable si le système du véhicule a pris en charge la conduite. La responsabilité du constructeur prend de plus en plus d’importance. En revanche, si une personne n’assume pas la conduite alors que le système du véhicule lui a intimé de le faire ou en cas de défaut manifeste du système, elle est responsable.
- Niveau 5 : Le système est entièrement automatisé. Une voiture se situant à ce niveau devra, un jour, pouvoir conduire de manière automatisée sur n’importe quel tronçon et quel que soit l’environnement, autrement dit dans toutes les situations susceptibles de se présenter.
Source : TCS
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