Le Valais a connu la plus grande hausse des loyers en Suisse romande sur les 5 dernières années

Mais pour Philippe Nantermod, conseiller national PLR et président de l’Union Suisse des Professionnels de l’Immobilier (USPI), cela ne veut pas dire que la situation du logement est mauvaise en Valais. "Rappelons qu'il s'agit d'une augmentation sur 5 ans, ce qui ne veut pas dire que les loyers sont plus chers qu'ailleurs", appuie-t-il.

De plus, le portail Homegate ne prend en compte que les baux qui viennent d'être conclus. Autrement dit, cela ne concerne que les personnes qui déménagent. "Ces chiffres ne représentent donc pas les montants payés en moyenne par tous les locataires valaisans - loin de là !", assure le président de l'USPI.

Même relative, cette hausse existe bel et bien. Alors, comment l'expliquer ? Pour Philippe Nantermod, il s'agit d'une conjonction de plusieurs facteurs. En premier lieu, l'augmentation de la population en Valais. Rappelons qu'elle a largement cru depuis quelque temps. Il s'agit même du canton qui a accueilli le plus de nouveaux habitants en un an récemment - le nombre de Valaisans a augmenté de 2,4% selon les dernières données, celles de 2023. "On peut également citer les problèmes liés à la Loi sur l'Aménagement du Territoire (LAT), qui empêche certaines constructions", ajoute le conseiller national PLR. Ce qui tend davantage le marché.

De son côté, Florian Chappot, député socialiste au Grand Conseil, met d'autres éléments sur la table. Le canton pratiquerait une politique favorable aux propriétaires, majoritaires sur le territoire, avance-t-il. "Nous avons très peu de logements d'utilité publique", déplore-t-il.

De plus, le Valais n'impose pas l’usage de la formule officielle, ce formulaire qui montre le montant du loyer du précédent locataire et les motifs de son augmentation. "De nombreux autres cantons le font, et cela permet aux locataires d'évaluer si la hausse est justifiée", détaille-t-il. C'est par exemple le cas à Fribourg, ce qui a permis de maintenir des loyers plus modérés, assure-t-il.

Le socialiste rappelle que le taux d'intérêt de référence vient de baisser le 3 mars dernier, après avoir augmenté à deux reprises en 2023. Il est donc possible pour les locataires de demander une réduction de loyer.