Melvin Merola : "Tout est paradoxal à Martigny où une dinguerie peut arriver à tout moment"

"Nous avons eu chaud jusqu'à la dernière journée", admet le capitaine martignerain Melvin Merola. "Le classement a été hyper serré jusqu'au bout, ce qui est positif pour ce championnat. Nous avons perdu contre l'un des derniers (ndlr : 1-4 sur la glace de Lyss, 11ème) avant de réagir en gagnant face à des concurrents directs (ndlr : Huttwil et Thoune). Nous avons bien fini, mais tout n'a pas été rose cette saison." En terminant sur le trône de leader, le club du coude du Rhône a envoyé un petit message à la concurrence. "C'est très bien, mais ça ne nous donne pas de médaille pour autant. Les choses importantes débutent la semaine prochaine."

Si l'issue de la saison régulière permettra aux Martignerains d'aborder la suite avec confiance, les mois écoulés ont toutefois été plutôt mouvementés au Forum. La collaboration avec Sierre a permis d'étoffer le contingent grâce au prêt de plusieurs licences B, mais elle a aussi provoqué un changement derrière la bande lorsque Guillaume Anex a relayé Dany Gelinas, rappelé à la rescousse à Graben. "Je ne vous apprends rien en vous disant que ça a toujours été la même chose à Martigny. On finit par s'habituer à ces annonces inattendues. Beaucoup de choses se sont passées cette année. En tant que joueurs, nous ne pouvons qu'influencer ce qui se passe sur la glace. Notre pouvoir est moindre sur les décisions prises en dehors…"

Récemment, le président du HCV Martigny Patrick Polli a évoqué dans la presse l'éventualité de demander une nouvelle relégation administrative, plaçant le club en 1ère ligue. "Est-ce que ces déclarations ont été un choc pour l'équipe? Oui et non", souffle Melvin Merola. "À Martigny, on sait très bien qu'une dinguerie peut arriver à tout moment. Nous avons demandé des explications. Nous voulions savoir où nous allons. Certaines réponses nous ont été données, même si tout n'est pas clair à l'heure actuelle." Parmi les raisons évoquées pour expliquer ces possibles velléités de pas de retrait : des difficultés à boucler le budget et le peu de soutien populaire. Avec 352 spectateurs, le club octodurien ne possède que la 8ème affluence moyenne du championnat.   

Melvin Merola et ses coéquipiers se battront donc dès la semaine prochaine pour tenter d'aller au bout des playoffs et décrocher un titre qui, plutôt que d'une promotion, pourrait être accompagné d'une relégation. "C'est paradoxal, c'est clair. Mais tout est paradoxal dans le club ces dernières années. On est simplement dans une forme de continuité." Le sourire jaune du capitaine traduit les sentiments qui l'habitent actuellement. "Chaque jour est dur à vivre. Je suis un enfant de Martigny et je comptais finir ma carrière ici, dans de meilleures conditions. Ne pas savoir ce qui va se passer dans le futur me rend triste pour moi, mais aussi pour tous mes coéquipiers. Surtout les plus jeunes."

Après avoir passablement bourlingué au cours de son parcours, l'ancien joueur de Fribourg, Ajoie ou Thurgovie notamment avait fait son grand retour au coude du Rhône il y a deux ans. Il quittait alors Viège pour retrouver son club de cœur, tout juste promu en Swiss League. "Martigny, c'est le club qui m'a vu grandir. Lui rendre quelque chose me paraissait normal. Est-ce que lui me donne ce qu'il devrait en ce moment? Je n'en suis pas sûr, mais bon, ça ne sert à rien de regretter les choix du passé."