Orpheline du HCV Martigny, la Swiss League se cherche toujours un avenir
Après Langenthal c’est donc Martigny qui a quitté la Swiss League pour des raisons financières. La deuxième division est malade selon certains. Confrontation de points de vue entre Sébastien Pico et Daniele Marghitola.
Le hockey sur glace valaisan se remet péniblement de son week-end morose. Viège a été éliminé de la course au titre de Swiss League. Martigny sera rétrogradé administrativement pour des questions financières. La deuxième division helvétique est toujours en plein chantier et personne n’a de solution pour rendre ce championnat plus attractif.
Une formule à revoir
Meilleure équipe de la saison régulière, La Chaux-de-Fonds ne pourra pas monter en National League : problèmes de budget et d’infrastructures. Seul Olten, peut encore rêver de barrage et d’éventuelle promotion mais les chances sont maigres. La Swiss League, championnat intermédiaire peine donc à trouver sa place, avec des clubs de l’élite qui accaparent les revenus des droits TV et qui font leur loi dans le pays.
La deuxième division se contente de quelques miettes, avec la lourde tâche de former des jeunes et de leur servir de tremplin, tout en trouvant une formule qui plaise au public. Ça coûte cher et ça rapporte peu. Constat implacable dressé par Daniele Marghitola, co-directeur sportif du HCV Martigny pour quelques jours encore. "La Swiss League est malade", appuie le Tessinois. "Les équipes tombent pour diverses raisons. L’attractivité n’est plus là et les causes sont multiples."
Sentiment d’impuissance
Une Swiss League malade affirme Daniele Marghitola. Confronté à ces déclarations, le directeur général du HC Viège Sébastien Pico n’est pas aussi catégorique. "Je me bats pour qu’on ne le dise pas", explique-t-il. "Coire est monté. Bâle s’est installé avec une équipe intéressante et un bon public. Les disparitions de Martigny et Langenthal prouvent que ce n’est pas facile mais il y a aussi du bon."
En voyant le verre à moitié plein, le dirigeant de la formation valaisanne ne cache pas une certaine impuissance. La balle est clairement dans le camp des clubs de National League. "C’est un sujet sensible, poursuit-il. Les hautes sphères doivent se rendre compte de l’importance de la pyramide. Les signaux restent alarmants."
Une saison éprouvante
Hormis un petit désaccord sur le terme "malade" pour qualifier l’état de la Swiss League, Sébastien Pico et Daniele Marghitola partagent une grande partie du constat. Les deux personnages ont aussi en commun une saison éprouvante, qui s’est achevée par une élimination en demi-finale des play-off pour Viège et par une relégation administrative pour le HCV Martigny. Les bilans de l’un et l’autre sont évidemment contrastés, comme on peut l’entendre dans les interviews respectives.