Melvin Merola face à l'incertitude: "C’est très dur de ne pas être maître de son destin"
Un mois après la relégation administrative du HCV Martigny, Melvin Merola ne sait pas s’il va poursuivre sa carrière, ni comment. L’attaquant de 31 ans, évoque sa situation. Interview.
La relégation administrative du HCV Martigny est toujours dure à avaler pour Melvin Merola. Enfant du club, capitaine lors de la saison écoulée, l’attaquant s’est retrouvé dans une situation incertaine, comme bon nombre de ses coéquipiers. Un mois après, il a accepté de revenir sur cet épisode.
Melvin Merola, est-ce que vous avez digéré cette fin de saison abrupte à plus d’un titre ?
Digéré ? C’est dur à dire. On avance. La vie continue mais pour moi c’était très difficile à vivre.
Il n’y avait pas de signe avant-coureur, vraiment ?
Je pensais bien que des soucis pouvaient exister, notamment sur le plan financier. Ce qui n’a rien d’étonnant quand tu vois comment se porte cette ligue. Mais à ce point-là, je ne m’y attendais pas.
Comment vous l’avez appris et quelle a été la réaction de l’équipe ?
Déjà, on n’était plus dans le vestiaire puisque notre saison sportive était terminée. C’était quelques semaines après avoir manqué les play-off lors du dernier match. On n’avait pas vraiment de nouvelles concernant la suite. Et du coup j’ai pris les devants, également à la demande d’autres joueurs, pour en savoir plus. C’est à ce moment-là que j’ai compris que c’était du lourd. On a été avertis avant les médias, ce qui est normal, mais une nouvelle fois je ne pensais pas que c’était aussi grave.
Et qu’est-ce qui a été le plus dur à encaisser ?
En tant que joueur c’est déjà difficile d’arriver au mois de mars sans solution. Les contrats sont signés en général. C’est encore plus compliqué pour ceux qui ne savent pas trop ce qu’ils veulent faire, entre repartir ou arrêter la carrière. On a été mis devant le fait accompli et c’est sûrement ça le plus dur : ne pas être maître de son destin. Le hockey c’est une partie de notre vie. Cela amène à des décisions compliquées.
Si on prend les déclarations de Patrick Polli, qui parle de décision sage permettant d’éviter une faillite. Vous le comprenez ?
C’est clair que je peux le comprendre. Nous avons eu des discussions houleuses, je ne m’en cache pas. Mais c’est lui qui tire les manettes et qui met l’argent sur la table. Sa position est défendable. Reste que pour les joueurs, les salariés et les fans, tout cela est perçu de manière négative. Et il faut aussi l’entendre.
Du coup, vous en êtes où avec le hockey, un mois après ?
Pas beaucoup plus avancé (rires). Les choses à Martigny prennent du temps. Il faut relancer la machine. Je me pose donc un tas de questions. Rester ou partir. Pour aller où, faire quoi ? Finalement je me sens bien en Valais, je suis à la maison. Il y a aussi l’attractivité de la Swiss League qui est en baisse. Sans parler de l’aspect financier qui joue un rôle important. Les gens pensent que l’on gagne bien notre vie en pratiquant notre sport mais il faut voir les conditions. On nous propose parfois des contrats de 8 mois. Quand t’as passé 30 ans, tu dois te poser les bonnes questions. Parce qu’à la longue, c’est fatiguant.
Malgré le flou qui entoure votre situation, on vous sent particulièrement apaisé, non ?
J’ai deux facettes. Je peux me montrer chambreur et dire un paquet de choses qui vont déplaire. En ce moment, je vois les choses différemment. Je pense que les clubs du canton ont intérêt à s’entendre, pour notre jeunesse. Il faut mettre les rivalités de côté. J’espère qu’on avancera ensemble pour faire quelque chose de bien pour le canton. Histoire de mettre le nom du Valais sur la carte du hockey professionnel.
Un relai auprès de ses coéquipiers
La page n’est pas définitivement tournée pour Melvin Merola. Reste que le Martignerain avait un rôle important dans le vestiaire de son équipe. Il est évidemment resté en contact avec ses partenaires. Et il redit sa fierté d’avoir réalisé une saison pleine en Swiss League malgré le dénouement douloureux.