"Frustrant et rageant" : malgré sa domination, le FC Sion rentre bredouille de Lucerne

"Ils cadrent une frappe et ils marquent deux buts, ça résume ce match", soupire l'entraîneur sédunois Didier Tholot. "Nous sommes naïfs sur le premier et nous n'avons pas de cul sur le deuxième. Nous devons être beaucoup plus tueurs et déterminés dans les trente derniers mètres. Ressortir de ce match en voyant Lucerne en tête du championnat me laisse un petit goût amer..." Loin d'être impressionnants, les locaux ont su profiter des cadeaux de l'arrière-garde sédunoise. Si l'autogoal d'Hajrizi relève surtout de la maladresse, difficile de pardonner cette action du 1-0. Ottiger a d'abord enrhumé Hefti sur le côté avant que Grbic ne se retrouve seul pour tromper la vigilance de Fayulu. Tombé dès l'entame de match, ce but a conditionné la suite, permettant aux Lucernois de gérer leur avantage en laissant le ballon aux Valaisans.

Les propos de Didier Tholot sont unanimement partagés par ses joueurs passés en zone d'interviews à l'issue de la rencontre. "C'est un résultat rageant et frustrant", affirment d'une même voix Numa Lavanchy et Ali Kabacalman. "On craque à nouveau dans des moments clés. En tout début de match et peu après le retour des vestiaires. C'est un mal récurrent depuis le début de l'année qu'il faut absolument que l'on corrige", relève le milieu de terrain vaudois. "Ne pas être parvenus à faire la différence dans les trente derniers mètres peut s'expliquer par un manque d'automatismes. Nous ne sommes pas non plus l'équipe avec le plus d'expérience. Un tel scénario prouve que nous avons encore une bonne marge de progression."

"Le foot est un jeu d'erreurs. On le sait et en ce moment, elles nous coûtent cher à chaque fois", poursuit Numa Lavanchy. Le capitaine valaisan l'affirme sans se cacher : son équipe aurait dû mieux faire. "Il nous a manqué l'efficacité qui nous avait permis de gagner contre Zurich. Contre un bloc bas comme celui de Lucerne aujourd'hui (ndlr : dimanche), tu ne peux pas te créer vingt-cinq occasions. Nous avons eu deux ou trois belles situations que nous n'avons pas su négocier. Globalement, cela a été un match bizarre. Tout n'est pas à jeter pour autant."

Au rayon des satisfactions à retenir de ce déplacement en Suisse centrale, tous les Sédunois parlaient, légitimement, de cet état d'esprit qui a permis aux visiteurs de ne pas sombrer, ni après l'ouverture du score précoce, ni après ce deuxième but venu de nulle part. "Prendre un but après cinq minutes n'est jamais facile, cela te coupe un peu les jambes, mais il est interdit de lâcher", tonne Numa Lavanchy. "Nous avons bien réagi, mais nous avons buté sur un adversaire recroquevillé devant ses buts. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas vu un seul joueur qui se cachait. Tout le monde a cherché à combiner, en vain. Ce match doit nous servir pour la suite." Si l'attitude du FC Sion a été bonne dimanche après-midi à Lucerne, le capitaine sédunois ne parle pas pour autant d'une réponse aux critiques et aux personnes qui parlaient d'une potentielle crise en ce début d'année.

Le prochain rendez-vous du FC Sion le conduira à nouveau sur la route. Il se déplacera au Parc Saint-Jacques de Bâle samedi (coup d'envoi à 18h00). L'occasion de ramener - enfin - quelque chose de l'extérieur?