Camille Rast engagée en Coupe du Monde de VTT enduro: «C’est génial de réaliser ce challenge!»
En plein mois de juin, Camille Rast retrouve l’atmosphère de la Coupe du Monde. L’espace de trois jours, la Vétrozaine troque toutefois ses skis pour un VTT enduro. Une discipline qu’elle pratique depuis de nombreuses années et qu’elle se réjouit aujourd’hui de découvrir en compétition.
À bientôt 22 ans (elle les fêtera dans deux grosses semaines), Camille Rast a déjà prouvé à maintes reprises être une jeune femme de caractère, qui n’a peur de rien ou presque et qui a su se relever des nombreux pépins physiques qui se sont dressés sur son chemin. Elle a aussi déjà prouvé être une athlète polyvalente, capable notamment de s’aligner en slalom comme en géant. Et elle s’apprête à prouver tout cela de manière encore plus importante en cette fin de semaine. L’espace de trois jours, entre mercredi et samedi, elle sera en Italie, à Val di Fassa, où elle s’alignera en Coupe du Monde de…VTT enduro!
Un défi parti d’une boutade
«Tout est parti d’une discussion avec des proches il y a quelques années», se souvient la Valaisanne. «Ils m’ont dit que ce serait chouette que je sois en Coupe du Monde toute l’année, que j’y prenne part dans deux disciplines à l’instar d’autres athlètes comme Ester Ledecka notamment (ndlr: la Tchèque s’aligne en ski alpin et en snowboard). Au début, je me suis dit que c’était juste impossible…» Mais Camille Rast n’est pas du genre à renoncer si vite. L’idée à germé dans sa tête jusqu’à finir par devenir réalité. «L’année passée, je me suis prise au jeu, j’ai fait quelques courses qualificatives et là, je me retrouve sur la liste des personnes invitées à prendre part à cette épreuve de Coupe du Monde. C’est génial de pouvoir réaliser ce challenge, ce petit rêve. On verra ce que ça donne mais je ne me mets aucune pression.»
«Honnêtement, je n’ai aucune idée du niveau des athlètes qui seront au départ.»Camille Rast
Pas de pression donc pas d’objectifs spécifiques avant ces trois jours en Italie. «Honnêtement, je n’ai aucune idée du niveau des athlètes qui seront au départ», reconnaît Camille Rast. «J’ai entendu dire qu’il y avait cette année beaucoup de monde au départ chez les femmes donc ce sera une course très intéressante. Je vais déjà me baser sur les résultats des autres Suissesses, voir où je me situe par rapport à elles car à l’échelle internationale, je sais que ce ne sont que des filles qui sont professionnelles comme moi dans le ski donc j’ai beaucoup de respect pour elles.»
Deux disciplines similaires
Voir la Valaisanne relever ce défi en VTT n’est pas un hasard. Sa passion pour ce sport est connue de longue date. Elle dit d’ailleurs pouvoir tirer des parallèles entre cette discipline et le ski alpin: «Dans les deux sports, la ligne est très importante. La balance également, tout comme l’importance d’une prise de décision rapide et de la gestion de la vitesse. Le ski et le vélo sont vraiment complémentaires donc je peux parfaitement intégrer le VTT dans mon plan d’entraînements. Ce n’est en aucun cas une charge supplémentaire. C’est une opportunité qui me permet de progresser durant l’été, aussi bien physiquement que mentalement.»
«Après tous ces longs mois, ces années de problèmes de santé, j’ai envie de ressentir cette atmosphère de compétition.»Camille Rast
Depuis toujours, le VTT a été un loisir pour Camille Rast, lui permettant de se vider la tête et de fuir la pression inhérente aux courses de ski. Ne risque-t-elle pas de perdre tout ça en s’alignant en compétition? «Non, je ne pense pas», rétorque-t-elle. «Je crois que mon âme de compétitrice prend le dessus. Et vous savez, après tous ces longs mois, ces années de problèmes de santé, j’ai envie de ressentir cette atmosphère de compétition. Parfois, je me dis que l’hiver est long et d’autres fois, qu’il est très court. Participer à ces épreuves d’enduro me permet de garder ce «race feeling», cela me donne envie d’aller chercher le meilleur de moi-même. Et encore une fois, je suis convaincue que cela va m’aider pour la suite. Cela va me conditionner à donner tout ce que j’ai et cette attitude m’accompagnera une fois sur les skis.»
Une priorité claire
Car oui, si Camille Rast se réjouit de disputer ces épreuves de Val di Fassa et qu’elle espère en ajouter d’autres à son calendrier estival, sa priorité n’a pas changé pour autant. «Ce qui compte le plus, c’est le ski. Faire une saison complète en VTT après celle sur les pistes serait une possibilité, bien sûr, mais il y a des limites à respecter d’un point de vue physique», explique-t-elle. «Au niveau du ski, je suis déjà bien avancée dans ma préparation mais pour ce qui est du vélo, je n’ai pas eu beaucoup le temps de rouler avant ces compétitions. Vouloir performer dans les deux disciplines sur la durée me parait donc compliqué. Après, c’est clair que je vais faire quelques courses durant l’été, rien que pour m’amuser avec les copains et partager des bons moments avec eux mais le but est que je ne sois pas trop entamée physiquement avant de commencer la saison d’hiver.»
«À partir de début septembre, je poserai le vélo pour me concentrer totalement sur le ski.»Camille Rast
Une saison hivernale qui débutera le week-end des 23 et 24 octobre à Sölden, soit deux semaines à peine après les premiers championnats de Suisse d’enduro, prévus dans le Lötschental. «Je suis heureuse que l’enduro prenne de l’ampleur mais ma décision est d’ores et déjà prise: à partir de début septembre, je poserai le vélo pour me concentrer totalement sur le ski. J’arrêterai les courses pour éviter de prendre trop de risques de me blesser car je sais très bien à quel point le moindre petit bobo peut vite devenir embêtant pour la suite. Je ne serai donc pas au départ de ces championnats de Suisse mais j’espère pouvoir y prendre part un jour.»
Connaissant la ténacité de la Vétrozaine, nul doute que ce souhait ne devrait, lui non plus, pas avoir trop de peine à se réaliser dans les années à venir.
L’hiver écoulé a été celui du retour aux premiers plans pour Camille Rast, victime successivement d’une mononucléose en 2017 puis d’une double lourde blessure au genou droit en 2019. «Après tout ce qui m’est arrivé, je tire un bilan positif de ma saison. Commencer en Coupe d’Europe puis finir en Coupe du Monde, avec cette 6ème place au slalom de Flachau, c’est très encourageant pour la suite», apprécie la Valaisanne. «Tout est désormais réuni pour que je continue à utiliser mon potentiel. Terminer 17ème du classement du slalom me motive pour la suite. J’ai vraiment envie de faire pareil en géant. Mon objectif est clair: je veux m’établir dans le Top 30 dans les deux disciplines.»