Un masterclass à Sion pour évaluer les possibilités d’hospitalisation à domicile
Un cycle de conférence sur l'hospitalisation à domicile a eu lieu à la Clinique romande de réadaptation de la SUVA. Il rassemblait des experts suisses et internationaux pour discuter des modèles mis en place à l'étranger. Le Valais s’intéresse au concept, mais il doit encore être affiné.
L’hospitalisation à domicile, un modèle d’avenir grâce au numérique ? C'était la question posée lors d'un cycle de conférences, nommé "Digital Health Connect", qui a eu lieu à la Clinique romande de réadaptation, à Sion, ce jeudi.
Des chercheurs, professionnels de la santé, entrepreneurs et politique s'y sont rencontrés pour discuter des concepts déjà éprouvés à l'étranger et de la possibilité de les mettre en œuvre en Suisse et en Valais.
L'hospitalisation à domicile n'a pas encore été mise en place dans notre canton, à la différence des soins à domicile, selon Laura Treccani, membre du conseil d’administration de la Swiss Hospital at Home Society.
En quoi ces deux modèles diffèrent-ils ? "On parle vraiment d'hospitaliser à la maison lorsqu'il s'agit de 'déplacer l'hôpital' à domicile, pour des traitements qui se feraient normalement en milieu hospitalier", éclaire la chercheuse. Sa définition est cependant en constante évolution.
Pas une nouveauté
"Les avancées techniques, de connexion à distance par exemple, permettent aux patients de rester chez eux plus facilement, y compris dans les cas de maladies et de blessures dites aiguës", avance Eric Masserey, le médecin cantonal valaisan.
"Hospitaliser à domicile n’est pas une nouveauté", poursuit-il. Il voit plutôt ces questionnements actuels liés à l'hospitalisation dans le lieu de vie comme une continuité logique. "Certains traitements qui se pratiquaient à l’hôpital auparavant peuvent aujourd’hui se faire à domicile, précise le médecin cantonal. Car la médecine et les patients ne sont plus les mêmes."
Mettre sur pied un modèle pertinent
Hospitaliser davantage à la maison permettrait de libérer des lits, mais surtout d’améliorer la qualité de vie des patients, glisse Eric Bonvin, le directeur général de l’Hôpital du Valais. "Il s'agit d'une démarche qualitative", assure-t-il.
Certaines institutions valaisannes s’intéressent à ces modèles depuis longtemps, mais les questionnements se sont intensifiés ces dernières années. En cause : les récentes évolutions technologiques.
Des professionnels valaisans voudraient avancer sur le dossier. "Mais il faut pour cela mettre sur pied un modèle pertinent, afin d’avoir l’aval des milieux politiques", appuie Eric Bonvin.
Les plus grands enjeux ne sont pas liés à la technologie, mais à la protection des données, au cloisonnement des hôpitaux ou encore à la coordination entre les équipes mobiles, selon Eric Bonvin.
Une étude pour optimiser la prise en charge collaborative
C'est justement l'objet de l'étude CollHome, réalisée à l'échelle suisse romande. Elle propose une évaluation des dynamiques du modèle de soins à domicile, ainsi que des recommandations pour optimiser la prise en charge collaborative.
"Ces dernières années, il y a eu une grande diversification des prestations, souligne Chloe Schorderet, adjointe scientifique à la HES-SO Valais Wallis, et les cas deviennent de plus en plus complexes." Ce qui nécessite souvent l'intervention de plusieurs corps de métiers. "Notre but est d'analyser le modèle en Suisse, et de le comparer avec ce qui a été mis en place à l'étranger." Des résultats qui pourront aussi être utilisés pour un concept d'hospitalisation à domicile.