Le camp du "oui" à l'initiative pour l'allègement des primes se mobilise
Une large coalition composée de syndicats et partis de gauche du canton s'est réunie ce mercredi à Sion. Objectif, présenter officiellement ses arguments pour l'initiative "maximum 10% du revenu pour les primes d'assurance-maladie".
"Il est impensable de payer autant pour être soigné". C'est l'un des plaidoyers du comité valaisan en faveur de l'initiative d'allègement des primes qui s'est réuni ce mercredi matin à Sion. Objectif de la démarche, présenter officiellement ses arguments en vue des votations fédérales du 9 juin.
Principal argument pour, le fait que les salaires et les rentes stagnent, alors que les primes d'assurance-maladie continuent d'augmenter. Le comité avance d'ailleurs le chiffre de +158% d'augmentation des primes en vingt ans.
Si l'initiative est acceptée, le citoyen devra alors consacrer au maximum 10% de son revenu disponible pour le paiement des primes d'assurance-maladie.
Entre 3,5 et 5 milliards de francs
Il reste que la mise en place de l'initiative à un coût certain, selon le camp du "non". Entre 3,5 et 5 milliards de francs supplémentaires par année que les cantons et la Confédération devraient financer.
Un argument qui n'est pas légitime à 100%, estime Blaise Carron, secrétaire régional d'Unia Valais :
Contre-projet du Conseil fédéral
Selon l'alliance de gauche, composés du Parti socialiste, des Verts, du POP Valais, d'Entremont Autrement, ainsi que d'Unia Valais, de l'Union syndicale valaisanne et des Syndicats chrétiens du Valais, cette initiative a tout intérêt à être acceptée dans les urnes.
A Berne en revanche, Parlement et Gouvernement estiment que le contre-projet proposé serait plus adapté aux besoins réels des Suisses. Celui-ci obligerait les cantons à consacrer un montant minimal aux subsides accordés à ceux qui ont du mal à payer leur assurance-maladie. Une somme qui se situerait entre 3,5 et 7,5% des coûts de l’assurance obligatoire des soins.
Une contre-solution qu'a du mal à comprendre Emmanuel Amoos, conseiller national socialiste :
En faveur de la classe moyenne
Le socialiste le dit, si le texte est accepté le 9 juin, c'est principalement la classe moyenne qui en bénéficierait. Cela permettrait ainsi de stopper, ou du moins, freiner, le phénomène dit de "médecine à deux vitesses".
Car actuellement, de plus en plus de personnes choisissent une franchise plus élevée afin d'économiser. Problème, si elles tombent malades, les soins deviennent hors de prix. L'année dernière, près de 20% de la population a même déclaré avoir renoncé à une visite chez le médecin pour des raisons financières, selon un sondage Sotomo.
Ce phénomène de médecine "à deux vitesses" n'est pas sans conséquences, selon Blaise Carron : "si vous pouvez vous payer la médecine, vous pouvez vous faire soigner. Mais si vous ne pouvez pas, vous devez y renoncer. Tout ça, dans le pays le plus riche du monde, ce qui est quand même un paradoxe.
Seul contre tous
Dans le cadre de cette initiative, le camp du "oui" fait cavalier seul. Les partis de droite et le Centre s’y opposent. De leur côté, le Conseil fédéral et une large majorité du Parlement recommandent son rejet.
La gauche peut-elle malgré tout encore y croire ? Oui, selon Emmanuel Amoos :