La forêt du futur poussera dans le Val de Bagnes
Près de 650 jeunes arbres ont été plantés à Bruson, sur une parcelle protégée de 5'000 m2. But de l’opération : étudier comment ces nouvelles essences s’adaptent au changement climatique. Et concevoir la forêt du futur.
A Bruson, la bourgeoisie a mis à disposition une parcelle pour étudier les essences qui s’adapteront le mieux aux conditions climatiques de demain.
Quels arbres dans 100 ans?
Cette question est au cœur d’une recherche menée sur 59 sites en Suisse, dont 4 en Valais. «On est dans une plantation à 1'800 mètres d'altitude, dans une forêt où on a quasiment exclusivement de l'épicéa. On va alors choisir des essences peut-être moins spectaculaires qu'ailleurs, parce qu'elles existent déjà en Valais, mais à des altitudes inférieures», explique Jean-Marie Putallaz, ingénieur forestier au Service des forêts, des cours d’eau et du paysage.
«Nous espérons que les scientifiques aient vu juste.» Jean-Marie Putallaz, ingénieur forestier, Service des forêts, des cours d’eau et du paysage
«En espérant d'une part qu'elles survivent ces prochaines années dans le climat actuel et qu'elles ne soient pas détruites par la neige. Et si elles survivent, on espère qu'elles soient encore adaptées dans 100 ans. Et que les scientifiques aient vu juste: on aura alors déjà des arbres adultes qu'on pourra exporter dans le reste de nos forêts.»
Surveillance de 648 jeunes arbres
La parcelle de 5'000 m2, déboisée pour les besoins du projet, a été entièrement clôturée pour éviter tout dégât causé par la faune. Si on y ajoute la zone tampon dépourvue d'arbres créée hors de la clôture, la surface totale se monte à plus de 8'000 m2. Stéphane Latapie, garde-forestier de Val de Bagnes, sera chargé de surveiller les 648 jeunes arbres plantés pour ce projet. «On a un mandat de 30 à 50 ans. Donc on a encore du job! Il faudra suivre chaque année l'évolution de ces plants, et réparer éventuellement les dégâts de la clôture. Nous devons également effectuer des fauchages pour éviter que les plants soient étouffés. Le but c'est d'essayer de nouveaux plants.»
«On a un mandat de 30 à 50 ans: on a encore du job!» Stéphane Latapie, garde-forestier de Val de Bagnes
«Là nous avons le tilleul à petites feuilles, ou encore l'érable sycomore. Ce ne sont pas des essences vraiment adaptées à ce milieu, où nous avons plutôt des résineux. Alors on va pouvoir observer si ces essences s'acclimatent à notre région, pour pouvoir les planter ailleurs par la suite.»
Projet national
Ce projet au long cours baptisé "Plantations expérimentales d'essences d'avenir" est piloté par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) et l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). L'investissement pour la mise en place des parcelles et de leur entretien s'élève à environ 500'000 francs. Le montant est financé à hauteur de 60% par le canton, et 40% par la Confédération.