De la 1re ligue à la Swiss League, Nicolas Dozin aura marqué l'histoire du HC Sierre pendant dix ans

Avant cette saison à rebondissements, Nicolas Dozin en a vu depuis son arrivée. Son aventure avec le HC Sierre a débuté en 2015, en 1re ligue, lorsque le club du Valais central essayait tant bien que mal de renaître de ses cendres, après la faillite de 2013. Depuis ce moment-là, Nicolas Dozin n'a plus jamais lâché le maillot rouge et jaune, fêtant avec celui-ci deux promotions jusqu'en Swiss League. Un parcours singulier pour un sportif de haut niveau. "Jouer avec le même club dans trois divisions différentes, c'est effectivement assez atypique comme parcours. C'est Daniel Wobmann (ndlr: entraîneur du HC Sierre lors de l'exercice 2015/2016) qui m'avait appelé à l'époque. Il m'avait fait comprendre que Sierre était une ville de hockey. Cette saison-là, le club venait de monter en 1re ligue et avait même joué les finales de 2e ligue devant plus de 3'000 personnes. Je m'étais alors dit que si je devais jouer en amateur, autant jouer dans une ville de passionnés. J'ai tout de suite été séduit par le projet et je ne regrette pas du tout ce choix", sourit-il.

Lors de sa première année à Graben, Nicolas Dozin a même griffé la glace avec un certain... Alain Bonnet, actuel président du club de la Cité du Soleil.

Âgé de seulement 22 ans au moment de poser ses bagages à Sierre, Nicolas Dozin ne s'est pas uniquement développé en tant que joueur, mais aussi et surtout en tant qu'homme. "Quand je suis arrivé à ici, j'ai pu poursuivre mes études à la HES-SO en économie. La plus grande chance que j'ai eue, c'est d'avoir obtenu mon bachelor la saison où nous sommes montés en Swiss League. J'ai ainsi pu me focaliser sur le hockey durant les premiers mois de la saison avant de trouver un travail à côté", explique-t-il. Sportif de haut-niveau le matin, employé dans une fiduciaire l'après-midi, l'équilibre n'a pas toujours été de tout repos pour Nicolas Dozin. "J'ai toujours voulu travailler afin de garder un pied dans le monde du travail en dehors de la glace, avec un petit taux à 40%. Il a parfois fallu s'adapter pour jongler entre les entraînements du matin et le travail", poursuit-il. 

Un travail à temps partiel qui lui permet aujourd'hui d'avoir une reconversion toute faite. "J'ai eu la chance de recevoir une proposition de mon entreprise afin de monter mon taux dès la fin de ma carrière sportive. Je suis vraiment reconnaissant envers mon employeur actuel, car cela va me permettre de passer plus facilement à autre chose, même si le hockey professionnel va évidemment me manquer. De mes huit ans à aujourd'hui, je n'ai fait que ça après tout."

Au moment de rembobiner son histoire avec le HC Sierre, Nicolas Dozin n'en revient toujours pas de sa longévité en Valais. "Je ne réalise pas vraiment que cela fait autant de temps, les années sont passées tellement vite. J'ai vécu beaucoup de choses ici et c'est une vraie fierté d'avoir pu jouer aussi longtemps à Sierre", explique-t-il. Parmi les souvenirs mémorables, l'ancien défenseur se rappelle notamment de la finale de MySport League remportée par les Rouge en Jaune. en 2017, face au rival Martigny.

Dans le registre des souvenirs, Nicolas Dozin évoque un moment vécu lors de sa première saison en terres valaisannes, avec un fameux Goran Bezina.

En dix ans, Nicolas Dozin a vu le club évoluer, se transformer au fil des exercices. Jusqu'au point de viser le haut du tableau de Swiss League, un objectif que les Sierrois n'ont pas encore réussi à atteindre depuis leur retour en seconde division. "Je pense que le club a toujours été bien géré, avec les moyens du bord. C'est toujours compliqué de jouer le haut du tableau avec un petit budget. Je me rappelle que, durant l'année COVID, nous avions fait une superbe saison avec un top 4 à la clé. Cela a été l'une de nos meilleures saisons jusqu’ici. Plus les années passent, plus les attentes sont grandes à Sierre. Je pense que la direction a bien structuré le club, d'ailleurs, le budget a doublé depuis notre montée en Swiss League", souligne-t-il.

En parlant d'évolution, comment ne pas aborder le sujet de l'enceinte sierroise ? Et, qui de mieux qu'un joueur ayant utilisé durant dix saisons ces installations ? "Graben est une belle patinoire, avec une bonne ambiance. Mais si le club veut passer à l'étape supérieure, il faut absolument une nouvelle infrastructure. J'espère que la votation du mois de juin aura une issue favorable. L'un de mes regrets restera de ne pas avoir pu griffer cette nouvelle patinoire, si elle se fait. Mais je viendrai là-bas en tant que supporter, en buvant une bonne petite bière et en les encourageant", promet-il. Le rendez-vous est pris entre Nicolas Dozin et les supporters sierrois.