Quentin Maceiras, leader du championnat hongrois à Noël : "Un réel exploit pour le club"
Le palmarès de Quentin Maceiras s'enrichira-t-il au printemps? Double champion de Suisse et vainqueur de la Coupe avec YB, le Valaisan pointe en tête du championnat hongrois avec Puskas Akademia. De quoi rêver d'un premier sacre dans l'histoire du club.
Quentin Maceiras fêtera Noël au sommet de la hiérarchie du football hongrois. Le défenseur valaisan et son club de Puskas Akademia ont bouclé l'année samedi par un succès 3-1 à domicile face au Paksi FC. De quoi s'assurer de réveillonner dans le fauteuil de leader, un point devant Ferencvaros, sacré lors des six exercices précédents et club le plus titré du pays.
Un classement inattendu en début de saison
"Être devant le cador du championnat, dont le budget est nettement supérieur au nôtre, est un réel exploit pour le club", confie par téléphone l'ancien du FC Sion alors qu'il s'apprête à s'envoler pour quelques jours sous le soleil d'Oman en compagnie de Jessica, sa femme et de Lorenzo, leur fils. "Avoir autant de points à la trêve (ndlr : 35 après 17 journées) n'était jamais arrivé à Puskas Akademia. Cela montre que tout le monde travaille bien et que la continuité paie puisque l'équipe n'a que très peu changé ces deux dernières saisons. Nous n'imaginions pas nous retrouver en pareille position au début de saison. L'objectif était alors simplement de nous approcher le plus possible de Ferencvaros et d'accrocher le podium pour être européens l'an prochain."
L'appétit venant en mangeant, Quentin Maceiras et ses coéquipiers s'autorisent à regarder vers le haut au printemps. "On a déjà fait la moitié du chemin, pourquoi ne pas aller au bout? Notre objectif sera atteint même en cas de 2ème place, mais nous allons tout faire pour embêter et faire douter Ferencvaros jusqu'à la fin." Fondé en 2005, Puskas Akademia présente pour l'heure un palmarès vierge de tout trophée, à l'exception de deux titres de 2ème division. "Nous sommes encore en lice dans deux compétitions (ndlr : le club sera engagé en huitièmes de finale de Coupe nationale au printemps). Remporter l'une des deux serait une juste récompense pour tous les efforts qui ont été fournis ces dernières années. Les dirigeants ont passablement investi dans le club, dans les installations et dans l'équipe pro. Cela fait du bien de rêver. J'espère donc pouvoir soulever au moins un trophée en fin de saison. Le faire l'année où le club fête ses 20 ans serait symbolique."
Il a l'expérience des titres
Des trophées, Quentin Maceiras en a déjà gagné dans le passé. Son passage à YB entre 2020 et 2023 lui a permis de remporter deux titres de champion et une Coupe de Suisse. "Je vais faire en sorte de transmettre cette expérience aux plus jeunes éléments de notre effectif. Un titre se gagne en remportant les matches clés. Nous devrons garder notre calme lorsque nous affronterons nos concurrents directs. Au final, n'avons rien à perdre. Allons simplement sur le terrain pour prendre du plaisir et tout donner."
Si le Valaisan et ses partenaires ont réalisé un excellent premier tour sur la scène nationale, ils ne sont pas passés loin non plus de signer un magnifique exploit sur le plan continental. Engagé en barrages de Conférence League, les Hongrois n'ont été éliminés qu'après une séance de tirs au but face à la Fiorentina. "Être sortis de la sorte après deux gros matches est un regret énorme. Malgré ça, je ressens de la fierté. Celle d'avoir inscrit le nom de Puskas Akademia sur la carte de l'Europe. Jusque-là, peu de personnes connaissaient notre club. C'est bon signe pour l'avenir."
Titulaire indiscutable
Dix-huit mois après son arrivée en Hongrie, Quentin Maceiras fait assurément partie des cadres de son équipe. "À titre personnel aussi, cette saison se passe très bien", apprécie celui qui a déjà été titularisé à 22 reprises toutes compétitions confondues. "Ces derniers mois ont été dans la continuité de l'année passée. Les dirigeants m'ont immédiatement témoigné leur confiance et j'essaie de la leur rendre en apportant mon vécu au groupe. Je pense notamment aux rencontres européennes que la plupart découvraient cette saison. J'espère pouvoir continuer à donner autant au club que ce que je reçois."
Épanoui sur le terrain, le Valaisan l'est tout autant en dehors. "À Budapest, nous avons la chance de vivre dans une ville magnifique", relève-t-il. "Nous n'avons pas le temps de nous ennuyer et nous recevons régulièrement la visite de nos proches. J'ai trouvé un équilibre parfait entre ma vie de footballeur et ma vie de père de famille. Le petit est presque plus hongrois que valaisan puisqu'il n'avait qu'un mois quand il m'a rejoint ici avec Jessica." Le contrat liant Quentin Maceiras à Puskas Akademia arrivera à échéance en juin prochain. Il comporte une option pour une année supplémentaire. "Je ne sais pas encore de quoi mon avenir sera fait. Je suis ouvert à toutes les possibilités. Je solliciterai une réunion avec les dirigeants avant le début du 2ème tour pour savoir dans quelle direction ils souhaitent aller."
En manque du Valais
Après avoir profité de la chaleur d'Oman, Quentin Maceiras, sa femme et son fils profiteront de la trêve hivernale pour regagner le Valais. "Cela fait six mois que je ne suis pas revenu à la maison. Cela me manque. Passer deux semaines auprès de nos familles va me permettre de recharger les batteries. J'ai hâte de pouvoir profiter de l'air frais, du soleil et des montagnes avant de repartir à bloc en 2025."
"Sion et YB sont les opposés"
S'il ne cache pas que son quotidien de footballeur expatrié est intense, Quentin Maceiras reste, depuis la Hongrie, un observateur attentif de la Super League. "Je n'ai pas été surpris par le premier tour très abouti réalisé par le FC Sion", affirme-t-il. "Le club a eu raison de miser sur la continuité et il peut compter sur un coach de grande qualité, qui sait mettre de l'ordre là où il faut. Le classement actuel leur permet de regarder vers le haut au printemps. C'est mérité pour les supporters valaisans qui n'ont jamais lâché, même durant les moments plus compliqués des dernières années." Le parcours de Young Boys, son autre ancien employeur, a davantage étonné le défenseur. "Sion et YB sont les opposés actuellement. Le club bernois a bouleversé pas mal de choses récemment. Lorsqu'on change une grande partie de son équipe, on n'est jamais assuré que la mayonnaise prenne. Au-delà du match à Tourbillon, YB a tout de même plutôt bien fini. Ils sont sur les rails pour faire un bon 2ème tour. Le printemps sera passionnant à suivre puisqu'il est impossible de prédire qui sera champion à l'heure actuelle."