Pajtim Kasami, de retour au FC Sion : "J'ai fait le choix du coeur"
Pajtim Kasami reprend ses marques en Valais. Revenu au FC Sion quatre ans et demi après la fin de son premier passage, le milieu de terrain a été (re)présenté à la presse vendredi après-midi à Riddes. L'ex-international évoque ses souvenirs et parle d'un retour somme toute logique.

Pajtim Kasami a été présenté ce vendredi comme une nouvelle recrue du FC Sion. La scène se déroule en début d'après-midi au centre d'entraînement de Riddes. Elle rappelle celle déjà vécue le 1er septembre 2017. Débarqué la veille, dans les dernières heures du mercato estival, le milieu de terrain s'était exprimé depuis Crans-Montana où il avait donné le coup d'envoi de son premier passage au club. Trois années avaient suivi avant son départ pour Bâle.
L'amour et son contraire avec les Constantin
"Je suis de retour dans ma 2ème maison", sourit-il d'emblée au moment d'évoquer ces retrouvailles avec le Valais, un endroit qui a une place particulière dans son cœur. "J'ai toujours eu une relation spéciale avec la famille Constantin, que ce soit le président ou Barth. Dans le passé, cela a aussi bien été l'amour que le contraire, mais c'est normal. Ils avaient de grandes attentes me concernant et il m'est arrivé de moins bien jouer un match. Leur pression n'a jamais été un problème pour autant. Chaque joueur a besoin de la ressentir pour performer au top."
Pajtim Kasami retrouve donc le FC Sion quatre ans et demi plus tard. Entre temps, après deux saisons passées sur les bords du Rhin, il a effectué un 2ème passage à l'Olympiakos avant d'évoluer à la Sampdoria lors des dix-huit derniers mois. Il a été libéré de son contrat avec le club de Série B quelques jours avant d'officialiser son retour à Tourbillon. "Honnêtement, le fait de revenir ici a très vite été clair dans ma tête", affirme-t-il. "Mentalement, les deux, trois derniers mois ont été très difficiles à vivre en Italie. Tous ceux qui me connaissent savent que je suis un guerrier, un homme qui aime les défis. Ma maman voulait aussi que je rentre en Suisse, donc finalement, j'ai fait le choix du coeur."
Une affaire rapidement réglée
À en croire les deux parties, les choses se sont réglées très rapidement entre le club valaisan et l'ex-international aux douze sélections avec la Nati. "Je l'ai appelé un dimanche soir alors qu'il était à Zurich, on s'est rencontrés le lendemain à midi à la Porte d'Octodure et le mardi, le deal était officialisé", raconte le directeur sportif Barthélémy Constantin. "Notre relation va au-delà du football, mais nous aurions également pu ne pas trouver de terrain d'entente. La chance a fait que nous nous sommes mis d'accord et j'espère maintenant que l'on pourra avoir du succès ensemble durant un bon bout de temps, même plus que les dix-huit mois sur lesquels porte son contrat."
Lors de sa première aventure sédunoise, Pajtim Kasami avait inscrit 32 buts et distribué 16 assists en 104 rencontres. "C'est plutôt pas mal pour un milieu de terrain", rigole-t-il. "Plus sérieusement, je ne suis pas sûr que tout le monde ait pris conscience de ce que représentaient ces stats. Personnellement, elles me rendent fier. Quitter le club n'avait pas été facile à l'époque, mais je l'ai fait en le laissant en Super League, ce qui n'était pas gagné d'avance. Rappelez-vous de la situation en 2020. J'avais été viré par le président, car je n'avais pas accepté de signer directement un document concernant une réduction de salaire pendant la période du covid. Je n'ai jamais été quelqu'un d'égoïste donc nous avions rediscuté et nous avions trouvé une solution pour que je reste au club. Je suis l'un des seuls joueurs à l'avoir fait. Les efforts accomplis prouvent mon amour pour ce club. Lorsque le championnat a pu reprendre, notre situation était critique au classement, mais nous avions malgré tout réussi à nous sauver. Cela m'a permis de partir sur un happy ending."
Le souvenir du "derby du maintien" à Genève
Le milieu de terrain avait notamment été décisif lors de la dernière journée de championnat, disputée au début du mois d'août. Un but et une passe décisive lui avaient permis d'offrir la victoire 2-1 à son équipe dans le derby face à Servette à Genève, synonyme de maintien sans passer par les barrages. "Un souvenir aussi fort que mon but avec l'Olympiakos contre la Juventus en Ligue des Champions", assure-t-il. "Nous perdions 1-0 après une vingtaine de minutes. Il y avait eu une coupure de courant et nous étions rentrés au vestiaire. Le président et Tramezzani étaient fous. De mon côté, j'ai essayé de rester calme et de garder la tête froide. La suite, vous la connaissez…"
Au moment de faire son retour en Valais, Pajtim Kasami estime ne plus être le même homme qu'à son départ en 2020. "Depuis, j'ai pris encore plus d'expérience en jouant avec de très grands joueurs. Mes performances m'ont permis de porter le brassard à Bâle et à la Sampdoria. Aujourd'hui, je me tiens à disposition des jeunes pour les aider et je veux contribuer au développement du club." Que ce soit depuis les bords du Rhin, depuis Athènes ou depuis Gênes, le Zurichois a toujours gardé un œil sur les résultats du FC Sion. "Je n'ai jamais perdu le contact avec Barth. Le club a aujourd'hui besoin de constance. C'est à nous, les joueurs, de la lui amener grâce à nos performances."
Beaucoup de nouvelles têtes à rencontrer
Au sein de l'effectif actuel, ils ne sont que deux à avoir déjà évolué avec Pajtim Kasami sous les couleurs sédunoises : Timothy Fayulu et Baltazar Costa. "Je découvre beaucoup de nouvelles têtes depuis mon retour", reconnaît le milieu de terrain. "Je dois apprendre à les connaître et l'inverse vaut aussi. C'est également le cas avec l'entraîneur. Les premiers échanges avec Didier Tholot ont été très positifs. J'ai compris sa philosophie et ce qu'il veut. À moi de le prouver sur le terrain."
Sur le terrain justement, la dernière apparition de Pajtim Kasami remonte au 26 décembre dernier. Il était entré dans la dernière demi-heure lors du match nul de la Sampdoria face à Carrarese. "Aujourd'hui, j'ai besoin de minutes de jeu, c'est tout", souffle-t-il. "Plus je jouerai, plus je serai le Pajtim que je veux. Mes objectifs, je les garde dans ma tête. Le club est où il est aujourd'hui (ndlr : 9ème de Super League). Nous ferons en sorte de terminer le plus haut possible, mais cela ne sert à rien de nous projeter trop loin. Tout ce qui compte est le prochain match."
Qualifié à Lucerne, tout comme Mulazzi
Pas qualifié pour la réception de Zurich le week-end dernier à Tourbillon (victoire 2-1), Pajtim Kasami est désormais éligible, au même titre que l'Italien Gabriele Mulazzi qui est arrivé cette semaine en provenance de la Juventus. Leur présence dans le groupe pour le déplacement à Lucerne dimanche (14h15) sera décidée par Didier Tholot. "Leurs engagements amènent de la concurrence. À moi de faire les choix importants désormais", relève le technicien tricolore. "Pajtim va nous amener de l'expérience, de la taille et de la force qui nous manquaient. Laissons-lui le temps de revenir tranquillement à la compétition."
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