Chacun son sport mais une préparation commune sur le vélo pour Pierre Mettan et Gilles Mottiez
Ils ne font pas le même sport en compétition et pourtant cet été ils se sont entraînés ensemble. Le cyclocrossman Gilles Mottiez et son pote Pierre Mettan, spécialiste de ski alpinisme, ont passé deux semaines à Livigno. Ils nous racontent cette aventure.
Gilles Mottiez vient de Collonges, Pierre Mettan est originaire d’Evionnaz. Ces deux athlètes, nés en 1997, se connaissent depuis l’école primaire. Ils ont pris des chemins différents, dans la vie comme dans le sport. Le premier roule sa bosse dans le cyclocross, l’autre s’éclate dans le ski alpinisme.
Cet été, les deux amis – qui avaient déjà l’habitude partager quelques moments – ont tenté une nouvelle expérience : se préparer ensemble sur un vélo et en altitude. "Normalement, on se croise surtout pour aller manger des burgers", se marre Gilles Mottiez. "Mais cet été, lors d’une sortie, je lui ai proposé de venir avec moi à Livigno pour un camp d’entraînement." Une proposition acceptée rapidement. "J’ai regardé le calendrier et il n’y avait pas de rendez-vous donc j’ai signé tout de suite", explique Pierre Mettan.
Mise en commun des plannings
Une fois sur place, les deux sportifs ont adapté leur programme pour ajuster leur préparation. "Dans le processus, c’est relativement similaire", précise Pierre Mettan. Il ajoute : "Sa saison de cyclocross reprend avant la mienne sur les skis, mais le volume, on le fait au même moment. Étant un peu gêné par une blessure, je me suis retrouvé à faire beaucoup de vélo cet été. Il y avait donc une bonne opportunité de faire un gros bloc d’entraînement à ce moment-là."
Grâce à l’aide de leurs entraîneurs respectifs, les deux athlètes ont pu se coordonner. "On a roulé 80% à 90% du temps ensemble", complète Gilles Mottiez. "La première semaine, c’était plutôt de l’acclimatation. La deuxième, on a réalisé quelques sorties longues et quelques exercices spécifiques. C’était très facile de s’adapter l’un à l’autre."
Pas le même registre
Férus de "données" en tout genre, les deux amis ont aussi pu se comparer lors des sorties communes. Quand on leur demande se de départager, de définir lequel des deux a le plus gros moteur, Pierre Mettan s’avance. "À partir de 2’500m d’altitude, c’est moi", s’exclame-t-il, en affichant un large sourire. Réponse de son acolyte : "C’est vrai que comme 95% des êtres normalement constitués sur cette planète, je commence à avoir des difficultés à partir de 2’300m. Alors que pour Pierre, plus ça monte, plus il est à l’aise. Heureusement, je me rattrape bien sur les fonds de vallée où je peux le mettre dans le mal."
Parenthèse gravel
Habitué des plus hauts sommets, Pierre Mettan s’est rapidement acclimaté à ce camp qui ne lui était, à priori, pas destiné. "Il pratique le vélo depuis bien longtemps et je peux affirmer qu’il est meilleur dans le domaine du cyclisme que moi dans le ski alpinisme", commente Gilles Mottiez. Il faut dire que l’Evionnard a vraiment pris goût à la petite reine. Et pas seulement sur la route.
Après son escapade à Livigno, il a participé à une course de gravel du côté de Champéry. Le gravel, un nouveau terrain de jeu pour cet amoureux de la nature. "Comme tous les sports que je pratique, ça m’apporte de la liberté. J’ai un monstre plaisir." Et les résultats pourraient suivre. "Je suis vraiment motivé. Je me suis sélectionné pour les Championnats du monde de gravel début octobre. Ça sera une belle expérience avant de remettre les skis."
Des rendez-vous importants à la maison
S’il fallait trouver encore des points communs à ces athlètes, il y en a un qui saute aux yeux. Le highlight de la saison se tiendra, pour chacun, à deux pas de la maison. Les Championnats du monde de ski alpinisme à Morgins pour Pierre Mettan début mars 2025. Les Championnats suisses de cyclocross à Montreux en janvier prochain pour Gilles Mottiez. Ce dernier nous a avoué que la saison qui arrive sera spéciale. Sa dernière au plus haut niveau.