Autoproclamé course la plus difficile au monde, le Tour des Stations veut devenir plus...accessible
En pleine maturité après une édition 2024 sans véritable nouveauté, le Tour des Stations revient à son ADN, tourné vers l'innovation. En 2025, un nouveau départ doit permettre à davantage de participants de gravir l'Everest du cyclisme.

Dès son lancement en 2018, ses organisateurs ont voulu positionner le Tour des Stations comme la "course cycliste d'un jour la plus difficile au monde". Une ambition renforcée en 2021, lorsque l'Ultrafondo, son parcours roi, a été développé afin d'atteindre un dénivelé équivalent à celui de l'Everest puis confirmée par l'apparition l'an dernier des tracés Ultimate. En se déclinant désormais sur plusieurs jours et sur des épreuves allant de 74 à...1'000 kilomètres, l'événement est arrivé à pleine maturité. En août dernier, la 7ème édition a permis de dépasser pour la première fois la barre des 3'000 participants (3'150 au total). Au total, la manifestation a eu un impact économique de 5 millions de francs pour la région bagnarde et le Canton du Valais de manière plus globale.
Des barrières horaires non-respectées à l'origine de nombreux abandons
À l'heure de dévoiler les contours de l'édition 2025, prévue le samedi 23 août prochain pour les parcours classiques (autres que les Ultimate), les organisateurs avancent un objectif qui peut prêter à sourire : ils entendent rendre la course la plus difficile au monde...plus accessible. "C'est un peu paradoxal, c'est vrai", admet dans un sourire Anthony Vollenweider, le chef de projet du Tour des Stations. "Nous ne comptons pas rendre notre course moins difficile pour autant. Nous allons simplement donner plus de temps aux participants qui le souhaitent pour gravir cet Everest valaisan." Concrètement donc, la grande nouveauté de l'an prochain sera l'ajout d'un départ anticipé au vendredi soir à 21h30 sur le parcours Ultrafondo de 242 kilomètres. "C'est celui sur lequel nous avons le plus d'abandons. Cette année, une partie d'entre eux étaient dûs à la chaleur, mais la plupart ont été provoqués par le non-respect des barrières horaires. Cela engendrait de la frustration chez les participants, mais cela ne nous faisait pas plaisir non plus de devoir stopper des coureurs par mesure de sécurité. Ce nouveau départ est dédié à toutes les personnes qui ont les capacités d'aller au bout du parcours, mais à un rythme moins soutenu que jusqu'à présent."
Cette année, des participants venus d'Australie ou de Nouvelle-Zélande ont déboursé plusieurs milliers de francs pour traverser la planète et prendre le départ de ce Tour des Stations avant d'être stoppés à la...première barrière horaire située à Conthey. "On ne pouvait plus se permettre de voir ces gens entreprendre un si long voyage pour ne faire que 10% ou 20% de notre parcours", poursuit Anthony Vollenweider. "Ce nouveau départ doit nous permettre de réduire les abandons tout en assurant une meilleure sécurité pour ces coureurs qui arrivaient très tard à Verbier le samedi soir. On espère également que davantage de participants feront le saut entre le Superfondo (ndlr : 185 kilomètres) et l'Ultrafondo. Peut-être que le fait de laisser 5 heures de plus pour parcourir ces 242 kilomètres va pousser certaines personnes à se mettre à l'ultracyclisme." Hormis ce nombre d'abandons à réduire, les organisateurs du Tour des Stations avancent une autre volonté importante : celui de voir augmenter le nombre de femmes au départ. Elles ne représentaient que le 15% des participants cette année.
Après avoir franchi le cap des 3'000 inscrits cette année, les organisateurs espèrent poursuivre sur la pente ascendante, sans pour autant miser sur la quantité au détriment de la sécurité. "N'oublions pas que nous avons plus de 300 kilomètres à sécuriser. Pour y parvenir, nous avons besoin d'un nombre similaire de bénévoles. Le défi est important et il faudra un jour se poser la question du nombre de coureurs que nos parcours peuvent absorber. Ce d'autant que notre événement se déroule sur des routes ouvertes et qu'il faut donc cohabiter avec les autres véhicules. Pour cette 8ème édition, nous espérons malgré tout atteindre la barre des 3'500 participants."
En s'étalant de la région bagnarde au Valais central, le Tour des Stations pose un autre défi à ses organisateurs : celui de couvrir un large territoire pouvant être sujet à différents événements susceptibles de provoquer la fermeture de l'une ou l'autre portion du parcours. Des contraintes auxquelles a notamment dû faire face le Rallye International du Valais cette année. "Il faut savoir rebondir, ça c'est sûr", admet Anthony Vollenweider. "Nous avons d'ores et déjà identifié quelques points critiques en cas de mauvais temps les jours précédant notre manifestation, mais nous ne pouvons malheureusement pas prévoir un plan B, voire un plan C, pour chacun des 300 kilomètres que l'on utilise. Chez nous, on cultive la philosophie de la flexibilité."
Les inscriptions ouvertes neuf mois avant le jour J
Les inscriptions pour l'édition 2025 du Tour des Stations seront ouvertes dès 10h00 ce mardi, soit plus de neuf mois avant l'événement. "Comme on dit, premier arrivé, premier servi", sourit Anthony Vollenweider lorsqu'on lui dit que la plupart des autres événements sportifs de l'été attendent davantage avant d'ouvrir leurs inscriptions. "Blague à part, notre course est très exigeante. On ne choisit pas la veille d'y participer. Le but est de permettre aux participants de rapidement se fixer cet objectif dans un coin de la tête afin qu'ils commencent à s'entraîner dès cet hiver."