Plus humble, le HC Viège doit briser son plafond de verre
Le HC Viège lance sa saison par un derby à domicile face au HC Sierre ce vendredi (19h45). À la Lonza Arena, l’été a été marqué par une grosse remise en question. Le club haut-valaisan a changé de politique après avoir multiplié les dépenses et les désillusions ces dernières saisons.
La saison 2023/2024 de Swiss League peut-elle – enfin – être celle du HC Viège? Régulièrement cité par les observateurs comme l’un des favoris du championnat, le club haut-valaisan n’a cessé de décevoir ces dernières années. S’il n’a pas hésité à casser sa tirelire pour enrôler à tour de bras des éléments au CV ronflant, le pensionnaire de la Lonza Arena n’est jamais parvenu à répondre aux attentes et à régater avec les meilleures formations de deuxième division. Ses trois derniers exercices se sont tous achevés dès les quarts de finale des playoffs.
«Nous avons construit une équipe plus jeune, qui doit avoir plus faim que les précédentes.» Sébastien Pico, directeur du HC Viège
«Nous avons fait notre auto-critique», relève le directeur du HC Viège Sébastien Pico en référence à la nouvelle politique de recrutement instaurée durant l’été dans le Haut-Valais. «Nous avons construit une équipe plus jeune, qui doit avoir plus faim que les précédentes et qui doit nous permettre de retrouver les valeurs qui sont les nôtres.» En misant en grande partie sur des joueurs d’avenir, à l’instar de Vincent Despont, le club viégeois a fait quelques économies. «Elles étaient nécessaires puisque nous souffrons toujours d’un manque de rentrées financières de la part de la fédération, des droits TV et des différents partenaires nationaux. Sans compter que nous avons perdu le tournoi de l’équipe de Suisse qui se déroule désormais à Zurich et Fribourg. Il fallait donc faire un peu plus attention à nos dépenses. Mais attention, cela ne veut pas dire que le produit final sera moins bon.»
Des investissements pour un staff de qualité
S’il s’est montré «moins agressif» selon les termes de son directeur sur le marché des transferts, le HC Viège a tout de même investi afin d’offrir le meilleur staff possible à son nouvel entraîneur, Heinz Elhers. «Il voulait travailler avec de vrais pros», explique Sébastien Pico. «Nous lui avons permis de retrouver Albert Malgin qui était déjà son assistant à Bienne et Langenthal. Il sera aussi épaulé par Kevin Hecquefeuille qui appartient à la nouvelle génération d’entraîneurs et qui nous a tous séduits. Sans oublier notre nouveau coach des gardiens (ndlr: Alexander Zalevsky) qui nous a rejoint en provenance de la KHL.»
«Nous avons dix nationalités représentées au sein du vestiaire. Le HC Viège est la preuve que le monde a évolué et qu’on peut s’entendre peu importe nos origines.» Sébastien Pico, directeur du HC Viège
Le HC Viège a donc composé un nouveau staff mais aussi une nouvelle paire de renforts étrangers. Celle-ci alliera Gary Nunn et Jacob Nilsson. Une association canado-suédoise qui a de quoi surprendre. «Elle est le fruit du hasard. Gary nous avait déjà donné son accord l’automne dernier alors que Jacob a été sélectionné parmi plusieurs éléments que nous avons rencontrés. Indépendamment de sa nationalité, il répond à tous nos critères.» Reste que faire cohabiter un attaquant canadien, un autre suédois et un entraîneur danois peut constituer un défi. «Vous pourriez continuer la liste puisque nous avons dix nationalités représentées au sein du vestiaire», rigole Sébastien Pico. «Pour le moment, tout se passe bien. Le HC Viège est la preuve que le monde a évolué et qu’on peut s’entendre peu importe nos origines.»
Objectif: faire mieux que l’an dernier
Après les turbulences des saisons écoulées, le pensionnaire de la Lonza Arena semble donc aborder l’exercice à venir sous les meilleurs auspices. «Nous sommes plus humbles que dans le passé. Nous ne clamons plus que nous visons le titre. L’objectif à l’heure actuelle est simplement de faire mieux que l’an dernier», affirme le directeur haut-valaisan. «Nous avions terminés 4èmes de la saison régulière, ce qui n’est pas mal. Par contre, après trois éliminations consécutives en quarts de finale des playoffs, nous avons un plafond de verre à briser. Pour y parvenir et retrouver le succès à moyen terme, notre priorité est de construire un vrai noyau dans le vestiaire. C’est ce qui nous a trop souvent manqué ces dernières années.»
«Le focus sera plus sur Sierre que sur Viège cette saison.» Sébastien Pico
Le premier examen de passage pour le HC Viège en version 2023/2024 se fera donc face au voisin sierrois ce vendredi soir. «Nous les avons battus durant la préparation (ndlr: 4-1 le 15 août) mais il ne s’agissait que de leur premier match. Nous ne pouvons donc pas tirer de grands enseignements de cette partie. Ils auront faim, nous aussi, ça promet un beau duel.» Intox ou non, Sébastien Pico refuse de dire que, de par ses moyens, son club reste le fer de lance parmi les trois représentants valaisans du championnat. «Quand Chris McSorley est quelque part, il a toujours envie de déplacer des montagnes. Avec tout ce qui se met en place chez eux, avec ce projet de nouvelle patinoire et les transferts réalisés durant l’été, je pense que le focus sera plus sur Sierre que sur Viège cette saison.»
Le HC Viège et le HC Sierre seront aux prises dès la première journée de la saison de Swiss League ce vendredi du côté de la Lonza Arena (coup d’envoi à 19h45). Une affiche alléchante pour les amateurs de hockey et plus globalement de sport de notre canton. Problème: au même moment ou presque le FC Sion accueillera GC à Tourbillon (coup d’envoi à 20h30) pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de Suisse. Ce rendez-vous, pour lequel le club sédunois a décidé d’offrir l’entrée à son public, risque inévitablement d’avoir une incidence sur l’affluence au sein de l’enceinte haut-valaisanne. «Je n’ai pas grand-chose à vous dire à ce propos. Nous n’avons eu aucun échange avec les dirigeants du FC Sion avec qui on entretient pourtant de bons contacts autrement», déclare Sébastien Pico. «Le calendrier de la saison de hockey est connu depuis longtemps mais ils ont malgré tout poussé pour que ce match se joue le même jour. Il faudra leur demander pourquoi. Ce qui est certain, c’est que je regrette moi-même de ne pas pouvoir assister à cette rencontre à Tourbillon qui devrait être une fête.»