Vincent Despont, leader en devenir du HC Viège
Il est l’un des symboles de la nouvelle politique de recrutement du HC Viège. À 20 ans, Vincent Despont a signé son tout premier contrat professionnel dans le Haut-Valais. Nous sommes allés à sa rencontre du côté de la Lonza Arena.
Après avoir accumulé les déceptions depuis de nombreuses saisons, marquées par des résultats décevants malgré l’engagement de nombreux noms plus ou moins ronflants, le HC Viège a décidé de changer de cap cette année. La nouvelle stratégie de recrutement du club haut-valaisan est claire: miser sur des joueurs jusqu’alors en retrait dans un club de National League ou sur de jeunes éléments ayant le potentiel pour exploser.
«Signer un premier contrat pro, c’est le rêve de tous les gamins qui jouent au hockey!» Vincent Despont
Si le gardien Stefan Müller, le défenseur Christian Pinana ou les attaquants Riccardo Werder et Jannik Cannova appartiennent à la première catégorie, Vincent Despont est lui l’exemple type de la seconde. À 20 ans, le défenseur fribourgeois a signé à Viège le tout premier contrat professionnel de sa carrière. «C’est le rêve de tous les gamins qui jouent au hockey!», s’exclame-t-il. «Dès que les dirigeants ont fait part de leur intérêt, je savais qu’il fallait que je saute sur l’occasion. C’est une chance qui ne se présente pas forcément chaque année.»
En colloc’ à cinq minutes de la Lonza Arena
Si la préparation de la nouvelle saison de Swiss League n’a pas encore véritablement débuté, Vincent Despont s’est établi il y a quelques semaines déjà à quelques pas de la Lonza Arena. «Mon adaptation à ce nouvel environnement se passe très bien», apprécie celui qui avoue tout de même avoir passablement de peine à se faire au haut-valaisan. «J’habite avec un coéquipier à cinq minutes à vélo de la patinoire. Deux autres gars nous rejoindront au mois d’août. Cette vie en collocation me plait. À la maison, nous parlons de tout et de rien même si le hockey est un thème qui revient inévitablement dans nos discussions.»
«Mon expérience au Canada ces deux dernières années m’a énormément apporté. Je me suis confronté à un niveau nettement supérieur à ce que j’avais connu avant mon départ.»Vincent Despont
Malgré son jeune âge, le défenseur a déjà une certaine expérience de la vie loin du cocon familial. À 15 ans, il quittait Fribourg pour Zurich afin de rejoindre les classes juniors de Kloten. À 18 ans, il quittait la Suisse pour traverser l’Atlantique. Cap sur Saint-John dans la ligue junior majeur du Québec où il évoluait ces deux dernières saisons. «Cette expérience m’a énormément apporté. D’un point de vue culturel, le Canada est un autre monde. Sur le plan sportif, j’ai dû m’habituer aux patinoires qui sont plus petites que chez nous. Le jeu est bien plus rapide qu’ici, il faut être capable de prendre la bonne décision sous stress. Même si nous n’étions qu’une équipe junior, nous vivions le même quotidien que des pros. Les fans étaient très nombreux à venir nous voir jouer. Je me suis confronté à un niveau nettement supérieur à ce que j’avais connu avant mon départ. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard de voir certains éléments faire directement le saut entre cette ligue junior et la NHL.»
Viège comme tremplin?
Si d’autres parviennent en effet à se faire une place dans la plus prestigieuse ligue du monde, Vincent Despont a donc décidé de rentrer au pays pour vivre sa première expérience dans le «hockey des adultes». «Viège me donne l’occasion de me montrer», explique-t-il. «Si je performe durant mes deux années de contrat ici, des portes s’ouvriront peut-être à moi. Mais je ne m’emballe pas. Mon focus est sur la saison à venir et rien d’autre. On a une bonne équipe, un bon staff donc en travaillant bien, je suis certain que l’on peut réaliser de belles choses cette année.»
«Malgré mon jeune âge, je pense avoir un certain charisme. Je suis un leader.» Vincent Despont
S’il fait partie des nouveaux-venus et des plus jeunes éléments de l’effectif haut-valaisan, le défenseur ne se cache pas pour autant. Il compte bien jouer un rôle important tant sur la glace que dans le vestiaire viégeois. «Je suis un défenseur agressif. J’adore jouer physique. Je suis aussi un gars d’équipe, qui parle beaucoup. Si je sens un coup de mou au sein du groupe, je serais là pour motiver tout le monde», assure-t-il. «Malgré mon jeune âge, je pense avoir un certain charisme. Je suis un leader. Si je joue mal, j’accepterais volontiers les critiques constructives de mes coéquipiers. Si d’autres sont moins bien, je serais également là pour les épauler.»
Chicago et l’équipe de Suisse comme rêves pour l’avenir
Les pieds bien ancrés sur terre tout en étant conscient de son potentiel, Vincent Despont dit tirer sa mentalité de sa mère, ancienne nageuse, et de son père, ex-basketteur. Des parents qui lui ont aussi donné goût pour un certain lieu. «Si je pouvais choisir un club dans lequel jouer en NHL, ce serait Chicago car ils adorent cette ville», sourit celui qui cite comme exemples des joueurs comme Mark Streit, Romain Josi ou Moritz Seider. Si le dernier cité est la nouvelle star du hockey allemand, les deux premiers sont probablement à ce jour les deux plus grands défenseurs de l’histoire de l’équipe de Suisse. «Pouvoir les imiter un jour en portant ce maillot rouge à croix blanche serait un rêve. On verra dans quelques années si je parviens à le réaliser. À l’heure actuelle, je sais qu’il me reste énormément de travail à accomplir.»
En attendant de découvrir, si tout se passe bien pour lui, les joies de la sélection A à l’avenir, Vincent Despont a déjà disputé trois championnats du Monde junior dans sa jeune carrière. Un avec la Nati U18 et deux avec l’équipe nationale U20.