Les victimes d'abus auront cinq ans de plus pour demander réparation. Réaction de la CECAR
"L’Eglise est davantage consciente aujourd’hui de l’impact que certains actes commis par des membres du clergé ont eu sur les victimes". Sylvie Perrinjaquet, la présidente de la CECAR, salue la décision de prolonger le fonds d'indemnisation de cinq ans.
Les victimes d’abus sexuels dans l’Eglise catholique auront cinq ans de plus pour obtenir réparation. Les instances religieuses ont décidé de prolonger, depuis le début du mois de juillet, l’existence du fonds d’indemnisation lancé en 2016. A l’origine, celui-ci était prévu pour une période de cinq ans. Mais il durera finalement jusqu’en 2026.
Une décision saluée par la commission spécialisée pour les abus sexuels commis dans l’Eglise catholique, la CECAR. Celle-ci se réjouit que l’Eglise « continue pour les cinq années à venir à faire face à ses responsabilités ».
Ces premières années de travaux ont permis à l’Eglise catholique de prendre conscience du problème et de porter un regard différent sur les victimes, souligne la présidente de la commission, l'ancienne conseillère d'Etat et conseillère nationale neuchâteloise Sylvie Perrinjaquet. On écoute son interview.
Elle estime que ce fonds doit à présent être pérennisé.
Une reconnaissance nécessaire des victimes
Jusqu’ici, 140 personnes ont touché de l’argent de ce fonds d’indemnisation. Mais il ne s’agit pas forcément d’une question financière, estime Sylvie Perrinjaquet.
L’ancienne conseillère d'Etat et conseillère nationale neuchâteloise se réjouit aussi d’un autre changement. Car désormais, ce ne sont plus seulement les commissions diocésaines ou la CECAR qui peuvent déposer des demandes de réparation, mais tous les services d’aide aux victimes reconnus par l’Etat.
Pas de gradation des abus
La CECAR regrette en revanche que les instances religieuses aient rejeté le principe d’une indemnisation forfaitaire unique. « Il faut juste que l’Eglise reconnaisse ce qu’elle a fait et qu’elle cherche à rassurer, à écouter les victimes plutôt que de vouloir grader l’intensité des actes », souligne Sylvie Perrinjaquet.
La CECAR a été contactée par une cinquantaine de victimes, dont une petite dizaine en Valais.