Le passage du Giro par le Col du Grand-St-Bernard semble compromis
À une centaine de jours du passage du Giro en Valais, la rumeur enfle sur une modification du tracé. En cause, le passage du Col du Grand St-Bernard, d’ordinaire impraticable à cette période.
À moins de 100 jours du départ du Giro, la 13ème étape prévue en Valais semble mal embarquée. Le dossier est relativement complexe, mais le passage par le Col du Grand St-Bernard semble difficilement réalisable.
D’abord les faits
Le comité d’organisation valaisan emmené par Steve Morabito a œuvré pour la tenue de deux étapes du Giro dans notre canton. La première, entre Borgofranco d’Ivrea (ITA) et Crans Montana. La deuxième entre Sierre et Cassano Magnago (ITA). Dans le cas qui nous occupe, c’est donc le premier de ces deux tracés qui pose problème. Pas au niveau de l’arrivée ou du départ, mais au niveau du parcours à emprunter : à savoir le Col du Grand Saint-Bernard.
« Il n’a jamais été question d’ouvrir le Col du Grand St-Bernard pour le week-end de l’Ascension. » Vincent Pellissier, Chef du service de la mobilité à l’Etat du Valais
Exigeant, superbe sur le papier, ce parcours du 19 mai semble irréalisable. Chef du service de la mobilité à l’Etat du Valais, Vincent Pellissier se montrait catégorique lundi matin. « Il n’a jamais été question d’ouvrir le Col du Grand St-Bernard pour le week-end de l’Ascension », affirmait-t-il. Un discours éventuellement nuancé depuis. Il faut savoir que la route n’appartient pas au canton mais les travaux de déblaiement de la neige sont, en partie, de son ressort.
Depuis 2013, l’ouverture officielle du Col du Grand St-Bernard (et la cérémonie qui va avec) ne s’est jamais faite avant le 23 mai. C’était en 2014, et cette ouverture était qualifiée de précoce. Sur les 10 dernières années, la route a été rendue au trafic entre le 29 mai et le 14 juin. D’ailleurs, la bonne volonté des services valaisans et italiens qui déblayent les mètres de neige ne suffit pas. C’est la sécurité qui prime, puisque la zone est soumise à un fort risque d’avalanche. On parle ici de l’ouverture officielle au trafic routier. L’accès au Col restant possible mais déconseillé en dehors de la période définie par les autorités.
Steve Morabito joue la montre
« Ces informations ne sont pas tout à fait correctes. Le point de la situation est relativement simple. On ne peut pas à ce jour maîtriser les conditions météo et savoir quelles seront les conditions de neige à la sortie de l’hiver. Le comité d’organisation souhaite vraiment pouvoir passer le Col du Grand Saint-Bernard. La porte reste ouverte. »
« L’année dernière le Col a été ouvert à la fin mai, mais on voyait déjà les premières photos de cyclistes au sommet le 8 mai. » Steve Morabito
L’optimisme reste de mise pour Steve Morabito, qui se défend d’avoir vendu un parcours irréalisable. « C’est une question de point de vue. L’année dernière le Col a été ouvert à la fin mai, mais on voyait déjà les premières photos de cyclistes au sommet le 8 mai. Malheureusement pour les stations de ski, il y a de moins en moins de neige l’hiver. Si on se retrouve dans un schéma où le Col est accessible, ça serait dommage de ne pas pouvoir l’emprunter. On comprend que le service de la mobilité ne puisse pas nous donner un chèque en blanc. De notre part, ce n’était clairement pas une action de communication. On avait juste l’envie de bien faire et de proposer quelque chose de spectaculaire, mais jamais au détriment de la sécurité. »
Plan B : le Tunnel
Également contacté, François Pignat directeur de la société suisse qui gère le Tunnel du Grand St-Bernard, nous confirme que des discussions sont en cours. En l’état, le Tunnel reste donc l’option B. La plus probable, mais pas la plus facile en termes d’organisation. Le passage du Giro en Valais coïncide avec le week-end de l’Ascension. Il s’agira donc de trouver un moyen de contenter tout le monde et de gérer les flux importants attendus à cette période. Confronté à ce plan B, Steve Morabito préfère ne pas s’avancer. En confirmant que tous les scénarios avaient été pris en compte.