"L’athlétisme, c’est notre vie" : Florian Clivaz, le Valaisan qui fait briller les sœurs Kambundji
Ancien athlète, Florian Clivaz s’est reconverti avec succès dans le management et le coaching. Il s’occupe notamment des sœurs Kambundji, qui devraient briller cette semaine aux Championnats d’Europe.
Les sœurs Kambundji figurent parmi les têtes d’affiche de la délégation suisse présente aux Championnats d’Europe. Avant l’ouverture de ces Européens, vendredi à Rome, nous avons pu nous entretenir avec Florian Clivaz. L’ancien athlète gère la carrière et coache les deux stars du sprint helvétique. Le Valaisan est à la tête d’une "véritable PME" au service de la performance. En guise de préambule, il nous raconte comment et pourquoi il s’est lancé dans cette aventure.
Faire la part des choses
Curieux, un peu touche-à-tout, Florian Clivaz sait aussi s’entourer pour faire briller ses athlètes. En revanche, personne ne peut lui venir en aide pour affronter l’un des défis majeurs de cette aventure : sa relation très personnelle avec Mujinga Kambundji. Le secret réside dans l’équilibre. "Je suis le manager, le coach et aussi le compagnon de Mujinga. Sincèrement, ça serait plus simple si tout était séparé."
Quand on lui souffle qu’il doit savoir faire la part des choses, il acquiesce subtilement. "Au bout d’un moment, tout était mélangé. Étant donné mon passé d’athlète, mes notions de juriste, je baignais là-dedans. Notre vie c’est l’athlétisme, alors autant assumer et tout faire à fond." Le coach nous explique que, dans la configuration actuelle, c’est difficile de laisser le sport sur la piste et de ne pas ramener les discussions à la maison. Il affirme néanmoins que, lors des moments délicats, il sait se mettre en retrait.
Intensité redoublée
Pour un entraîneur, le fait d’avoir une "top athlète" représente déjà un sacré challenge et un sacré accomplissement. Avec Ditaji Kambundji, Florian Clivaz coache non pas une mais deux stars de la même famille. Les émotions sont d’autant plus fortes.
"C’est intense avec Mujinga, c’est intense avec Ditaji. C’est plus fort à vivre que quand moi-même j’étais athlète. À l’époque j’avais la possibilité d’évacuer l’adrénaline sur la piste. En tant que coach, j’ai la responsabilité d’amener les sportifs et les sportives au maximum de leur potentiel mais la pression me reste un peu sur les mains." Comment évacue-t-il cette pression ? "J’ai recommencé à faire un peu de sport et ça me fait du bien", dit-il en rigolant.
À Rome en pensant à Paris
"Les Jeux Olympiques sont l’objectif de la saison et même d’une vie pour certains athlètes." Pas de place au doute, dans l’esprit de Florian Clivaz. Les Championnats d’Europe représentent une étape importante, certes, mais le focus est bien sur les JO. La préparation des sœurs Kambundji et de William Reais, l’autre protégé du coach valaisan, a été ciblée en vue du rendez-vous parisien.