Douze alpinistes ont déjà trouvé la mort cette année en Valais. 2023 pourrait être une année record
Les chiffres de 2021 et de 2022 sont quasiment déjà atteints. Depuis le début de l’année, une douzaine de personnes ont perdu la vie en faisant de l’alpinisme en Valais. Les trois derniers accidents mortels ont eu lieu en début de semaine dans le canton.
La montagne fait de plus en plus de victimes en Valais. Depuis le début de l’année, une douzaine de personnes ont perdu la vie dans le canton en faisant de l’alpinisme, selon des chiffres de la police cantonale.
Mercredi, elle a encore annoncé la mort de deux alpinistes zurichois au Lagginhorn, sur les hauts de Saas-Grund. Une autre personne est décédée lundi en descendant du Stockhorn, au nord de Baltschieder. Cela porte à cinq le nombre de victimes depuis le début de la semaine.
Si la tendance se poursuit, 2023 pourrait même devenir une des années les plus meurtrières dans ce domaine. En 2019, 2021 et 2022, le Valais a en effet enregistré 23 morts lors de la pratique de l’alpinisme ou de la randonnée en montagne.
« S’il y a plus de gens qui ont accès à la montagne et sortent faire de la randonnée pédestre par exemple, il y a plus de risques que les gens aient des accidents. C’est comme sur la route : plus on a de véhicules, plus la probabilité qu’on ait un accident est forte ».
Emeline Hébert, collaboratrice économique à l’Observatoire valaisan du tourisme
La montagne se démocratise
Mais cela n’étonne pas Emeline Hébert, collaboratrice économique à l’Observatoire valaisan du tourisme, à Sierre. Car depuis la pandémie, la pratique de la montagne s’est démocratisée, avec les risques que cela comporte.
A cela s’ajoute le dérèglement climatique, qui peut provoquer des événements météo soudains et violents et donc déstabiliser certaines roches.
« On a un environnement qui a changé et aujourd’hui on sera peut-être amené à pratiquer la randonnée avec plus de vigilance »
Emeline Hébert, collaboratrice économique à l’Observatoire valaisan du tourisme
Dans ces conditions, le risque est donc encore accru, selon Emeline Hébert.
Prévention et sensibilisation
Pour elle, il n’y a pas de doute, il va falloir revoir la manière dont on pratique la montagne. « Il va falloir faire preuve d’agilité, prendre des mesures toujours plus rapidement en cas de danger extrême », explique-t-elle.