Vente d'alcool et de tabac aux mineurs : le contrôle de l'âge reste insuffisant
Une majorité des commerces valaisans a refusé de vendre de l'alcool ou du tabac aux mineurs. C'est ce qui ressort des achats tests effectués en 2023. Mais il reste facile de s'en procurer. Les résultats de cette étude montrent également que la carte d'identité n'est souvent pas demandée.
Un commerce sur sept a vendu de l'alcool, du tabac ou des produits nicotinés à des mineurs en Valais en 2023.
C'est encore trop, pour Promotion Santé Valais, qui présentait ce jeudi le résultat des achats tests effectués dans quatre régions du canton.
Après un arrêt forcé en raison de la pandémie de Covid-19, la campagne d'achats tests sur le terrain a redémarré l'année dernière. Les tests ont été menés dans 96 commerces.
La majorité des commerces a refusé de vendre
Trente-neuf de ces établissements ont été testés pour l'alcool distillé, le reste pour les produits nicotinés, cigarettes, puffs et autres. Résultat : 85% des commerces ont refusé de vendre. "C'est encore trop", déplore Sébastien Blanchard, responsable de projets à Promotion santé Valais.
Il rappelle en effet que la campagne annuelle d'achats tests commence toujours par une phase de sensibilisation.
"On envoie une lettre aux établissements concernés, pour leur rappeler ce que dit la loi concernant la vente d'alcool, de tabac et de produits nicotinés. Nous annonçons également la période durant laquelle nous effectuerons ces contrôles", explique Sébastien Blanchard, responsable de projets à Promotion Santé Valais.
Et ce n'est pas tout. "Les polices municipales passent ensuite dans ces mêmes établissements pour leur rappeler encore une fois la loi et leur donner des outils d'aide au calcul de l'âge. Cette phase de sensibilisation est essentielle pour nous : cela nous permet de travailler main dans la main avec les différents partenaires, pour essayer d'améliorer la situation", rappelle Sébastien Blanchard.
La carte d'identité pas assez demandée
Autre préoccupation révélée par la campagne d'achats tests : le réflexe de demander systématiquement la carte d'identité n'est pas encore ancré, selon Promotion Santé Valais.
Lors de la campagne d'achats tests 2023, 56% des commerces ont exigé la carte d'identité pour la vente d'alcool, et 68% pour le tabac et les produits nicotinés.
"Une proportion trop importante de commerces néglige encore de demander la carte d'identité aux jeunes. Nous aimerions des contrôles plus systématiques pour protéger la jeunesse", note encore Sébastien Blanchard.
Une dizaine de comas éthyliques en 2023
La prévention est d'autant plus importante que l'adolescence est une période où le cerveau est encore en construction.
"Le fait de prendre régulièrement des biturées, le bindge drinking en particulier, est très dangereux au niveau cérébral à cet âge-là", souligne Juan Llor, médecin-chef du Service de pédiatrie à l'Hôpital du Valais. "Cela peut créer des problèmes émotionnels et psycho-socio-relationnels à l'âge adulte."
Le médecin-chef constate malgré tout que les associations font des efforts de préventions pour diminuer ce risque d'exposer les jeunes à l'alcool.
Il rappelle également ce chiffre : une dizaine de 10-16 ans ont été hospitalisés pour coma éthylique en 2023.
En 2024, la campagne d'achats tests s'étendra à quatre nouvelles régions : Val de Bagnes, Nendaz/Veysonnaz, Savièse/Ayent/Arbaz et Rarogne oriental. Promotion santé Valais poursuit ainsi son objectif de couvrir l'ensemble du canton d'ici à 2025.