Une vingtaines d'enfants valaisans à Genève pour défendre leurs droits
Une quarantaine d’ambassadeurs et ambassadrices de 10 à 12 ans venus du Valais et de Genève étaient ce samedi dans la capitale des droits humains pour porter leurs revendications. Ils ont défendu le résultat de leur travail effectué durant la première Conférence Romande des enfants à Ravoire.
«Moteur de recherche sécurisé», «accès aux centres d’hébergement facilité pour les familles réfugiées» ou encore «meilleure formation des parents aux droits des enfants»: une quarantaine de jeunes venus du Valais et de Genève ont formulé leurs revendications dans le cadre de la Conférence romande des enfants; trois jours à Ravoire, en dessus de Martigny, où ces jeunes ambassadeurs, garçons et filles, ont discuté, débattu et dû se mettre d'accord sur 12 points à porter dans le monde des adultes.
«Nous souhaitons que les enfants puissent se confier tous les 4 mois à un*e psychologue parce que certain*es enfants n'osent pas parler de leurs problèmes»
Une revendication dans le cadre de la Conférence des enfants
«Il s'agit d'enfants entre 10 et 12 ans, explique Cédric Bonnébault, délégué à la jeunesse pour le Valais. Ils ont été élus par leur classe.»
Un panel d’établissement a été soigneusement sélectionné pour donner également la voix aux élèves de petites classes, de vallées latérales ainsi que des établissements plus spécialisée comme l’institut Sainte-Agnès à Sion et le foyer la Chaloupe dans le Chablais.»
Porter leurs revendications plus haut
Ce samedi, les jeunes étaient à Genève pour défendre leurs revendications. La conseillère aux Etats genevoise Lisa Mazzone a reçu les recommandations, elles seront également portées au niveau valaisan, par le biais, entre autre, de la vice-présidente du Grand Conseil Géraldine Arlettaz-Monnet.
«Cette partie "politique" est un aspect du projet, explique Cédric Bonnébault, mais ce qui est intéressant, c'est que les enfants vont également redescendre dans les structures, dans les institutions, dans les écoles avec ces recommandations et avec tout ce qu'ils ont vécu comme processus.»
Qu'est-ce que ça veut dire? «Hé bien, qu'ils seront aussi porteurs d'un message: celui que les enfants ont des droits et peuvent exprimer des idées, des recommandations. Ce mouvement-là, il est intéressant, parce qu'il permet d'avoir un axe de sensibilisation direct dans le monde des enfants.»
«Nous souhaitons qu'il y ait un moteur de recherche suisse adapté aux enfants, anonyme, sécurisé et en plusieurs langues.»
Une revendication dans le cadre de la Conférence des enfants
Selon Cédric Bonnébault, on attend les enfants sur des axes de revendication très créatifs, alors qu'en réalité, ils ont des demandes très précises liées à leur vécu.
Il cite un exemple lié à la revendication «Laisser le choix à la participation au cours de religion à l'école et ouvrir de nouvelles portes à celles moins représentées. (Identité religieuse)»: «Pendant la discussion sur ce point, une des jeunes filles a pris la parole en disant qu'en cours, on parlait beaucoup des grandes religions traditionnelles et qu'on leur disait qu'ils aborderaient les autres plus tard, au cycle ou ailleurs. Elle a donc bien insisté sur le fait que, non, pour elle, c'était important que dès le départ, elle ait une vision globale sur les différentes religions.»
«Nous recommandons que l'avis des enfants soit davantage pris en compte lors des enquêtes sociales.»
Une revendication dans le cadre de la Conférence des enfants
Et même si tout cela semble très institutionnalisé, comme l'est le système politique suisse, le délégué à la jeunesse ne voit pas dans cette démarche une manière de «former les hommes et les femmes politiques de demain», mais bel est bien de sensibiliser à la citoyenneté au sens large du terme. «L'objectif est qu'ils puissent représenter ces adulte de demain, conscients de leurs droits». Même s'il avoue (rire)... « c'est vrai que lorsque l'on entend certains, on se dit qu'ils pourraient bien devenir politiciennes ou politiciens.»
La première Conférence romande des enfants est organisée par Terre des Hommes Suisse et le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse lors la journée internationale des droits de l’Enfant.