Un réseau d'avocats voit le jour en Valais pour donner des conseils juridiques aux associations
Les personnes les plus fragiles n'ont pas toujours accès à la justice. Une trentaine de praticiens du droit ont créé un réseau en Valais pour venir en support aux associations d'entraide.

Les associations valaisannes actives dans la solidarité font face de plus en plus à des situations délicates qui nécessitent un conseil ou un acte juridique ponctuel et ciblé. Les problématiques rencontrées sont nombreuses. Elles vont du droit de la famille, en passant par le droit de bail, le droit des étrangers, le droit du travail ou encore le droit pénal.
Jusqu'ici, les associations faisaient appel à un petit nombre d'avocats sensibles à la thématique, mais souhaitaient pouvoir constituer un réseau d'aide juridique. "Quand on n'avait pas ce réseau, on surchargeait toujours un ou deux avocats, toujours les mêmes", se rappelle Anne-Christine Willa, présidente de l'association "Justice Solidaire Valais". "On s'est dit que si on trouvait plein de professionnels du droit, les gens auraient besoin d'intervenir que de manière ponctuelle", ajoute-t-elle.
C'est ainsi qu'a vu le jour en 2020, le réseau valaisan d'aide juridique solidaire. Une centaine de dossiers ont déjà été traités par la trentaine de praticiens du droit qui compose le réseau. "On ne peut pas dire qu'on a réussi à résoudre toutes les injustices de notre canton, mais on a permis l'accès à la justice", explique Anne-Christine Willa. Sans statut, l'organe s'est récemment constitué, début juin, en association. Son nom : "Justice Solidaire Valais".
Un fonctionnement sur base volontaire
D'abord composé uniquement d'avocats, le réseau s'est ouvert à tous les praticiens du droit. "Nous nous sommes rendu compte qu'il y avait beaucoup d'étudiants, d'avocats stagiaires, de jeunes juristes qui avaient soif de sens dans leur travail", explique Virginie Lugon-Luyet, coordinatrice du réseau et porteuse du projet. "Chacun peut être utile dans certaines situations", ajoute l'avocate.
Le réseau fonctionne comme une interface entre les bénéficiaires, les associations d'entraide et "Justice Solidaire Valais". Coordinatrice du réseau, Virginie Lugon-Luyet trie les appels et les demandes par le biais d'une sorte de permanence. "On n'a pas toujours besoin de faire appel à un avocat. On est parfois étonné avec quelle facilité on peut résoudre un problème avec une simple lettre", explique Virginie Lugon-Luyet. Si le cas nécessite une procédure judiciaire, la coordinatrice active le réseau en fonction des disponibilités et des spécialités de chacun. "Face à une demande d'une association, on va solliciter les avocats et ces derniers acceptent ou non de répondre à la question soumise", détaille-t-elle. Anne-Christine Willa complète : "Ce n'est pas une obligation de prendre dix ou quinze cas par année, au contraire".
L'association lance un appel. Elle recherche encore d'autres hommes et femmes de loi pour compléter son réseau.
Le profil des bénéficiaires est très varié
Les bénéficiaires ont des profils très différents, mais avec un point commun : une situation de vulnérabilité. Mères-célibataires, réfugiés, migrants, allophones, travailleuses du sexe ou encore personnes tombées dans la précarité font partie des principaux bénéficiaires de l'association. "Quand on est dans une situation de vulnérabilité, on n'a pas les codes et les outils pour connaître ses droits et les faire exercer", explique Anne-Christine Willa, la présidente de l'association "Justice Solidaire Valais".
Dans tous les cas, les bénéficiaires qui ont besoin du réseau doivent passer par les associations d'entraide. "Souvent les personnes qui sont dans la précarité, sont déjà suivies par une association. Et ce sont les associations qui font appel au réseau d'avocats pour demander un coup de main ponctuel", résume Anne-Christine Willa.