Un comité valaisan roule en faveur de la votation sur l'extension des routes nationales
Les partisans valaisans pour l'aménagement des routes nationales appuient sur l'accélérateur à moins de deux semaines du scrutin. Ils ont présenté ce lundi à Sion leurs arguments en faveur de l'extension de six tronçons routiers surchargés en Suisse.
Un comité valaisan roule en faveur de la votation sur l'aménagement des routes nationales. Il est composé des partis de droite, de l'Union professionnelle suisse de l'automobile (UPSA), du TCS, de l'Automobile Club Suisse (ACS) et de l'Union valaisanne des arts et métiers (UVAM). A moins de deux semaines du scrutin, il a présenté ce lundi dans un garage sédunois ses arguments en faveur du "oui" le 24 novembre.
Le projet prévoit d’améliorer six tronçons surchargés en Suisse, dont l’un en Suisse romande, entre Lausanne et Genève. «Il est prévu d’élargir 53 kilomètres sur un total de 2'259 kilomètres de routes nationales, soit 2,3%», relativise Philipp-Matthias Bregy, président de l’UVAM et chef du groupe du Centre aux Chambres fédérales. Il rappelle que la panification se fait tous les quatre ans et que le Conseil fédéral soumet au Parlement un rapport sur les travaux en cours, ainsi qu’une proposition sur les travaux futurs.
Pas de concurrence avec le rail
Les partisans du texte insistent : il ne s’agit pas de nouvelles constructions, mais de l’amélioration de tronçons existants. Les élargissements n’auront qu’un impact limité sur les terres cultivables, soulignent-ils. «7,9 hectares au total», chiffre Johann Fumeaux, président de l’ACS Valais. Il met en avant également les mesures compensatoires en faveur de l’environnement : parois anti-bruit, panneaux photovoltaïques.
Le coût des six chantiers s’élève à 5,3 milliards de francs. Le montant est financé par le fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération. «Le financement des extensions routières ne concurrence pas le financement du rail ou d’autres tâches fédérales», insiste Sonia Tauss-Cornut, la cheffe du groupe PLR au Grand Conseil valaisan. La députée rappelle que pas moins de 9,2 milliards de francs sont perçus chaque année sous forme de taxes ou de redevances auprès des usagers de la route. «De ces prélèvements, seuls 2,6 milliards sont réinvestis chaque année dans les routes nationales, le reste alimentant essentiellement les caisses fédérale, cantonale et ferroviaire», explique la Chablaisienne.
Le Valais dans tout ça ?
Aucun projet ne concerne le Valais. Le seul tronçon de Suisse romande, qui sera étendu, se situe entre Le Vengeron et Nyon, sur l’autoroute A1. Pour autant, le Valais a tout à gagner à dire « oui » le 24 novembre 2024, insiste le comité partisan. Les embouteillages sur le tronçon vaudois ont des répercussions jusqu’en Valais, notamment dans le Chablais, au sud du Léman. «Lorsque les touristes rentrent le week-end du Valais, ils passent par le Chablais et c’est une surcharge catastrophique de nos infrastructures», relate Sonia Tauss-Cornut. «Quand les autoroutes sont surchargées, les usagers passent par les routes annexes, et les dommages collatéraux sont chez nous», poursuit la députée PLR.
Les routes nationales, qui représentent 3% du réseau routier suisse, assument 45% de l’ensemble du trafic routier. Elles demeurent aussi des lieux sûrs avec 7'500 accidents en 2023, contre 46'000 sur les autres routes. L’élargissement des autoroutes doit éviter le trafic d’évitement dans les petites localités. «Il y aura moins de voitures en circulation dans les communes, les villages et les centres-villes», argumente Grégory Logean, le chef du groupe UDC au Grand Conseil.