Un agriculteur valaisan n’en peut plus du loup
Le cri du cœur d’un agriculteur valaisan. En 2023 il vendait ses moutons à cause du loup. Aujourd’hui, il fait face au même problème avec ses vaches. Cette situation, difficile à porter financièrement, pourrait le pousser à arrêter sa passion.
Mercredi dernier comme tous les soirs, après une journée de travail, Dany Forclaz enfile son costume d’éleveur et s’en va faire le tour de ses parcs pour s’assurer que son bétail se porte bien. Pourtant, depuis quelque temps, la tournée nocturne n’a plus la même saveur. Il faut dire que l’éleveur de Villa, au-dessus d’Evolène a déjà dû faire face à quelques carcasses de moutons qui laissent des traces indélébiles. L’année dernière, après un énième épisode morbide, il décide de vendre son cheptel pour se concentrer sur ses vaches. Et pourtant mercredi dernier, équipé de sa frontale et d’un bâton, ses poils s’hérissent quand il approche de l’enclos et qu’avec stupeur, il se rend compte, qu’il n’y a pas deux, mais bien qu’une seule vache apeurée, qui lui fait face. Rapidement, il craint le pire et part à la recherche de la deuxième. S’aventurant dans les alentours, il rentre bredouille à la maison. La nouvelle tombe le lendemain quand sa femme et une amie découvrent le corps de la bête inanimée au pied d’une falaise. Pour Dany Forclaz, c’est l’épisode de trop…
Persuadé que le loup est derrière cette mésaventure, il fait analyser la bête au garde-chasse du coin. Problème, aucune trace d’ADN de loup n’est retrouvée sur le corps de la bête. Dans ces circonstances aucune chance pour Dany Forclaz de toucher une quelconque subvention qui pourrait un tant soit peu adoucir l’émotion vive que représente la perte d’une de ses génisses.
La surprise n’est pas grande, car dans cette région, ce n’est pas le premier bovin à vivre une fin aussi sinistre. Entre ceux qui passent sous les canines des loups, ceux qui dérochent une falaise ou tout simplement ceux qui ne sont pas retrouvés, Dany Forclaz en compte déjà une petite quinzaine.
Ça pèse sur les finances
Une perte comme celle vécue par Dany Forclaz, peut vite peser lourd dans la balance au moment de faire les comptes. Une vache que l’on amène en boucherie coûtant entre trois et quatre mille francs. À cela s’ajoute le manque à gagner subi par l’éleveur qui doit quitter son travail pour s’occuper de l’évacuation de la génisse par hélicoptère. Puis, un pécule supplémentaire s’ajoute pour incinérer la bête.
Trouver des solutions
Pour Dany Forclaz, il faut trouver un moyen pour que cela ne se reproduise plus. Selon lui, ce n’est pas aux éleveurs de trouver des solutions. « La solution que l’on a si on ne peut plus tenir des bêtes à cause du loup, on arrête », nous glisse exaspéré, Dany Forclaz. Il pense que les potentielles subventions ne régleront pas le problème, pour lui il faut absolument réguler le loup.