Tourisme et intelligence artificielle : un duo gagnant ?
L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les offices de tourisme suscite curiosité et scepticisme. Léa Dupuis, étudiante à la HES-SO Valais, se penche sur la thématique dans une étude. Entre opportunités et défis, elle dresse un panorama et des recommandations.
Chatbots ou générateurs de contenu. Ces outils de l’intelligence artificielle (IA) commencent à s'immiscer dans les offices de tourisme.
Léa Dupuis, étudiante en tourisme à la HES-SO Valais-Wallis, s’est penchée sur cette thématique dans une étude approfondie. En s’appuyant sur une enquête et des entretiens individuels, des dizaines de structures ont été passées à la loupe, en Valais et en Suisse romande.
Bien intégrés, ces outils permettent de gagner en efficience, s'économiser pour d'autres tâches, mais aussi d’innover dans les stratégies marketing en générant des contenus adaptés à différentes cibles.
Des freins qui ralentissent l’adoption
Mais tous les offices ne sont pas logés à la même enseigne. Si les grandes destinations touristiques adoptent volontiers ces technologies, y voyant une opportunité, les plus petites structures restent prudentes.
Contraintes budgétaires et manque de compétences techniques sont souvent des obstacles majeurs. " Les petites structures disent aussi vouloir privilégier le contact humain, essentiel à l’expérience touristique, et hésitent à investir dans des outils coûteux ou complexes ", souligne l’étudiante.
Une technologie complémentaire, pas un substitut
Léa Dupuis insiste justement sur le fait que l’intelligence artificielle ne doit pas remplacer le contact humain. Au contraire, elle doit être utilisée comme un outil complémentaire. " L’IA permet de gagner en efficacité, mais elle ne peut remplacer l’authenticité et la chaleur des échanges directs, qui sont au cœur du tourisme ", ajoute-t-elle.
Vers une adoption plus collaborative
Pour répondre à ces défis, l’étude met en avant l’importance de la formation des équipes pour maîtriser les outils d’IA. "Des modules, séminaires ou certifications pour former les équipes aux applications pratiques de l'IA", énumère Léa Dupuis. "Certaines ont participé à des petits workshops. Mais de manière générale, il n'y a pas énormément de formations."
Une collaboration accrue entre les offices pourrait également faciliter l’intégration de ces technologies, notamment par le partage d’expériences et de bonnes pratiques. Selon Léa Dupuis, ces initiatives pourraient permettre aux offices, grands et petits, de tirer pleinement parti des bénéfices de l’intelligence artificielle.
Extrait de journal à écouter ci-dessous.
Quelques risques et défis
Si l’intelligence artificielle offre des opportunités prometteuses, elle n’est pas sans risques, admet Léa Dupuis. Son étude souligne ainsi que les outils d’IA, bien que puissants, ne sont pas toujours fiables. Des bugs ou des incohérences fréquentes peuvent obliger les offices de tourisme à effectuer des vérifications manuelles, limitant ainsi les gains de productivité.
Par ailleurs, le vaste éventail d’options technologiques disponibles sur le marché rend le choix complexe, en particulier pour les petites structures qui manquent de ressources techniques.
Enfin, la question de la protection des données personnelles reste une préoccupation majeure. Bien que les offices évitent pour l’instant d’intégrer des données sensibles dans ces outils, des inquiétudes subsistent quant à leur sécurité à long terme.