Surveillance des glaciers dangereux : le Valais, à la pointe des moyens d'analyse et d'anticipation
Capteurs, caméras, survol des sites en hélicoptère ou par drones… Le crédit accordé l’an dernier pour la surveillance des glaciers dits "dangereux" affine la connaissance et la cartographie des risques faibles à très forts, de 80 glaciers valaisans.
Oui certains glaciers valaisans sont plus dangereux que d’autres. A dire vrai, on en compte 80 dans le canton, susceptibles de causer des problèmes d’ampleur variable.
Il y a un an quasi-jour pour jour, le Conseil d’Etat a accordé un crédit d’engagement de 400 mille francs sur quatre ans pour mettre en œuvre un concept de surveillance de chacun de ces sites.
L’effort a été porté essentiellement sur la mise en place de nouveaux capteurs et caméras, sur les survols par drones ou hélicoptères des sites ainsi que sur l’accès aux images satellite.
Mais ces moyens supplémentaires sont surtout à considérer comme un renforcement de l’observation et la surveillance, lancées depuis le début des années 2000 sous des formes multiples, souligne Pascal Stoebener, chef de section avalanches et ouvrages de protection au service des dangers naturels.
La fonte modifie le risque, parfois en l’amplifiant mais parfois aussi en le diminuant
Les mouvements sont permanents mais les risques, eux, se modifient au fur et à mesure de la fonte.
Les grosses chaleurs par exemple, intensifient cette fonte et l’infiltration des eau, ce qui fragilise la masse glaciaire. Or, la création de poches d’eau en sous-sol reste l’une des conséquences les plus difficiles à identifier, d’où des formes de surveillances accrues comme par exemple au glacier du Rhône avec des caméras hightech livrant les images en permanence.
A l’inverse, avec la fonte, la dangerosité de certains glaciers peut diminuer, dans la mesure où après le retrait de la glace et un temps de stabilisation des sols, la menace recule, au sens propre, ou disparaît en fonction de la topographie.
(ci-dessous : au glacier du Trient, le risque a diminué au fur et à mesure de sa fonte, le déclassant dans la liste des "glaciers dangereux")
Cette évolution se transpose sur quasiment tous les risques naturels encourus. Le réchauffement du climat par exemple va aussi favoriser l’extension de la forêt à des altitudes plus élevées, consolidant ainsi les sols et apportant de nouvelles sécurités face aux éboulements ou aux avalanches. Les laves torrentielles sont régulièrement liées à des fortes précipitations ou de violents orages. Un système "d’alerte orage" est organisé mais les la limite d’anticipation dépend de la précision des prévisions météo et de la connaissance des sites à risque et des potentiels comportements de ces laves torrentielles.
Pour tous les types de dangers naturels, des formes de surveillance sont mises en place. Mais si elles permettent de sécuriser les zones à risques en appliquant des mesures en amont, elles ne peuvent pas garantir un risque zéro.
L’évolution physique de nos glaciers (1400 à l’échelle nationale) est monitorée en permanence et disponible sur le site du réseau des relevés glaciologiques suisse (GLAMOS). Il a pour but l’étude à long terme des changements des glaciers dans les Alpes suisses.
A l’horizon 2100, 90% de la masse glaciaire existante aura fondu, selon les perspectives des spécialistes. A ce moment-là, il ne devrait plus y en avoir de trace en dessous de 3000 mètres d’altitude.