Structures d'accueil : les professionnels de la petite enfance se reprennent à rêver d'une CCT
Enormes disparités salariales, carrière très brève : les conditions de travail des professionnels de la petite enfance ne sont pas du tout satisfaisantes en Valais. Un mouvement est en marche. Appel à se syndiquer pour obtenir une convention collective de travail.
Des différences de salaire qui peuvent atteindre jusqu'à 70% d'une structure à l'autre : c'est un peu la jungle, en Valais, pour les professionnels de la petite enfance.
Voilà ce que démontre une enquête conduite par le syndicat SCIV. Il en résulte du mécontentement et de la démotivation. Seules 34.8% des 256 personnes qui ont répondu au questionnaire jugent que leurs conditions de travail sont bonnes.
Conséquence : en moyenne, une carrière dans la petite enfance ne dure que huit ans.
C'est pourquoi le SCIV est prêt à s'impliquer pour obtenir une convention collective de travail, le but étant d'harmoniser et améliorer les conditions de travail. Une séance aura lieu mercredi soir à 19h30 à Saxon. Les 2'200 professionnels de la petite enfance que compte le canton y sont conviés et seront invités à s'encarter au terme de l'assemblée. Plus les adhésions seront nombreuses, plus le SCIV sera légitimé à formuler des revendications.
Domiciliée dans la région de Martigny, Sarah Salgado est assistante socio-éducative. Elle a travaillé quelques années à Verbier avant de mettre le cap sur le canton de Vaud. Si une CCT devait être conclue, elle reviendrait très volontiers en Valais. Mais, à son sens, la situation actuelle agit parfois comme un repoussoir.
Les principales attentes concernent le salaire, mentionné par 67.2% des professionnels - ou plutôt des professionnelles -, et le nombre d'enfants pris en charge qu'il faudrait réduire selon 66.8% d'entre eux (elles).
Naturellement, la conclusion d'une CCT ou même, simplement, une amélioration des conditions de travail nécessitera des moyens financiers supplémentaires. Mais pour le président du SCIV, Marcel Bayard, il n'est pas question de réclamer des millions. Les communes et le canton ont déjà fort à faire. En revanche, de nouvelles pistes doivent être explorées, par exemple en partenariat avec le privé qui bénéficie de l'engagement accru des femmes sur le marché du travail.