Soldes : la difficulté des magasins locaux face aux géants du commerce en ligne
Coup d'envoi de soldes d'hiver en ce début d'année dans les commerces valaisans. Toujours prisées par les consommateurs, les périodes de promotions connaissent une nouveauté en ce début d'année.

Les amateurs de bonnes affaires sont aux aguets ; les soldes d'hiver commencent. La période est très encadrée en France. En Suisse par contre, les règles sont beaucoup plus souples depuis 1995. Les commerces peuvent organiser quand ils veulent une période de promotions. Elle a toutefois lieu traditionnellement début janvier pour les soldes d'hiver. L'opération permet aux commerçants d'écouler leur stock et de commander de nouvelles collections.
Depuis le 1er janvier 2025, les commerçants peuvent simplifier les comparaisons entre prix normal et prix soldé. Ils peuvent indiquer un prix réduit sans restriction de temps. Les articles doivent juste avoir été proposés au tarif normal durant 30 jours consécutifs avant de pouvoir être baissés. Auparavant, les produits bradés ne pouvaient être affichés que la moitié du temps pendant lequel ils étaient affichés au prix plein.
Une autre règle prévoyait que la comparaison n'excède pas deux mois. L'abandon de ces dispositions n'est pas une bonne nouvelle pour les consommateurs, selon la Fédération romande des consommateurs (FRC). "Le consommateur aura de la peine à évaluer l'exactitude des prix affichés", regrette Paola Riva Gapany, présidente de la section valaisanne de la FRC. Un risque nuancé par l'Union commerciale valaisanne (UCOVA). "Le commerçant doit pouvoir fournir des preuves à la police du commerce sur la durée d'un prix plein et d'un tarif réduit", rassure Flavien Claivaz, directeur de l'UCOVA.
Combattre la concurrence
La mesure d'assouplissement vise à concurrencer, tant que faire se peut, les géants du commerce en ligne. L'e-commerce a bouleversé ces dernières années les périodes de promotions avec des rabais toute l'année : Black Friday, Black Week, Cyber Monday, Singles Day. "Le consommateur peut avoir l'impression d'un trop-plein de promotions", explique Flavien Claivaz. Même son de cloche du côté des défenseurs des consommateurs. "Le propre des promotions, c'est d'être limité dans le temps", rappelle Paola Riva Gapany.
Autre revers de la médaille : le risque de tromperie : les faux rabais, des prix gonflés avant les soldes. Les commerces locaux souffrent de l'image renvoyée par les géants du commerce en ligne. "On a l'impression que les réductions sont fausses. Ils ont fait de cette logique de promotions et de réductions leur stratégie commerciale", regrette Flavien Claivaz, qui parle de concurrence déloyale vis-à-vis de l'ordonnance sur l'indication des prix.
Quelle marge de manœuvre pour les commerçants ?
Les commerces qui ont pignon sur rue sont libres de participer ou non aux soldes. Mais face à la concurrence des géants du web et les grandes enseignes, les commerçants sont souvent contraints de participer aux soldes. "Quand il y a une dynamique au sein d'un centre commercial ou d'un centre-ville pour mettre en avant cette période, le commerçant peut en trier un avantage", estime Flavien Claivaz.
La période des soldes étant libre en Suisse, les commerçants sont libres d'y participer quand ils veulent. Les différences peuvent être marquées entre un commerce de plaine ou de station, celui situé dans un centre commercial ou isolé. "Un magasin situé en station et qui a peut-être bien fonctionné durant les fêtes, n'a peut-être pas d'intérêt de participer aux soldes", donne comme exemple le directeur de l'UCOVA.
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