Si elle devait juger, la population serait moins sévère que la justice
Les décisions de la justice valaisanne sont souvent remises en question par le grand public.
Les décisions de la justice valaisanne sont souvent remises en question par le grand public.
Pas plus tard que ce mardi, la condamnation à six ans de prison d'un père de famille d’origine portugaise, accusé notamment d’actes d’ordre sexuel avec des enfants et de contrainte sexuelle, a fait réagir sur les réseaux sociaux. "Que six ans", "Pas suffisant". La décision des juges a suscité l'incompréhension d'une partie de la population.
Et ce genre de réactions n'est pas occasionnel sur les réseaux sociaux. Il y a deux semaines, la condamnation, à deux ans de prison avec sursis, d'une mère infanticide, qui avait jeté le corps de son bébé dans un molok en région sierroise, avait fait couler beaucoup d'encre.
Les réactions d'incompréhension se sont multipliées sur les réseaux sociaux, à l'image de cette vidéo, virale, postée par un individu.
Extrait.
Pour une partie de la population, la justice serait donc trop laxiste.
Faux, rétorque André Kuhn, professeur de criminologie et de droit pénal à l'Université de Neuchâtel. Il a mené trois études en 2000, 2007 et 2015 auprès d'un échantillon de juges et de la population qui devaient se prononcer sur des cas fictif.
Et sa conclusion est limpide: s'il revenait à la population de sanctionner les criminels, les peines seraient en moyenne moins sévères que celles prononcées par les juges.
La majorité de la population serait toutefois plus sévère que les juges dans un seul cas: celui des viols. Une exception qui s'explique par le fait que le violeur est un cas à part auquel les gens ont plus de peine à s'identifier, précise André Kuhn.