Reprendre un alpage en Valais : l’envie est là, l’administratif aussi
Le Valais compte 515 alpages, tous occupés. La demande est bien là, mais derrière cet engouement se cachent des réalités plus dures : démarches administratives complexes et charge de travail importante pèsent sur le quotidien des repreneurs.
Chaque été, près de 27'000 unités de bétail passent une centaine de jours sur les alpages valaisans. Le territoire en compte 515, soit environ 115'000 hectares d’estivage. Pour Grégory Borgeat, chef de l’Office valaisan de l’économie animale et des grandes cultures, il ne fait aucun doute que la demande est bien présente : " Aujourd’hui, on n’a aucun alpage qui est libre. " La preuve d’un intérêt qui perdure, notamment auprès des jeunes, mais aussi chez des retraités ou des exploitants hors canton. Dans ce contexte, l’exploitation d’un alpage demeure un modèle agricole vivant, soutenu par l’ancrage local autant que par les opportunités économiques liées à la production, à la biodiversité ou encore à l’entretien du paysage.
Des démarches contraignantes
Florent Farquet fait partie de cette jeune génération prête à s’engager. Avec sa compagne, il s’apprête à reprendre l’alpage du col du Lein, dans la commune de Val de Bagnes. S’il parle d’un rêve d’enfant nourri par la passion des vaches d’Hérens, il évoque aussi les réalités du métier : " Il y a beaucoup d’administratif. Beaucoup de papier. " À cela s’ajoutent les formations obligatoires pour certaines activités, comme la gestion d’une buvette. La reprise d’un alpage ne s’improvise pas. Il faut être prêt à affronter un travail de terrain exigeant, un rythme soutenu, et une organisation rigoureuse. " On est là-haut 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ", résume-t-il. Un engagement total, souvent freiné par le poids des démarches.
Un accompagnement structuré par le canton
Face à ces difficultés, le rôle du canton est essentiel. Grégory Borgeat rappelle que des aides existent pour soutenir les repreneurs : " Il y a ce qu’on appelle une aide initiale, que ce soit pour l’achat de matériel, de l’inventaire ou pour disposer d’un fonds de roulement. " Ces soutiens permettent aux nouveaux arrivants de faire face aux premières dépenses liées à l’estivage : équipement, aménagements, et surtout main-d’œuvre. Car gérer un alpage, c’est aussi encadrer du personnel pour surveiller le bétail, fabriquer du fromage ou entretenir les infrastructures. Ce tissu d’aides cantonales et fédérales permet de maintenir l’équilibre entre modernisation, transmission et pérennité des alpages.