Rentrée scolaire : l'occasion de sensibiliser au harcèlement entre élèves
La rentrée scolaire est l'occasion pour sensibiliser les élèves au harcèlement entre pairs à l'école. Une année après le lancement d'un plan d'action cantonal en la matière, le canton poursuit ses efforts et généralise les formations pour les enseignants.
La rentrée scolaire a sonné lundi pour près de 54'000 élèves et apprentis valaisans. Si certains se réjouissent de retrouver les bancs de l'école et leurs camarades pour une nouvelle année scolaire, d'autres retournent en classe avec la boule au ventre.
Selon une étude de la Haute école pédagogique du Valais (HEP-VS) et l'Université de Genève, 5 à 10% des élèves sont victimes de harcèlement entre pairs en milieu scolaire. La statistique monte même à 15% pour le harcèlement verbal. "Le harcèlement est à distinguer du conflit. Il s'agit d'une répétition de violence, avec un phénomène de groupe qui exerce une asymétrie sur un élève cible", précise Mireille Fournier, responsable climat scolaire, au Service de l'enseignement.
Lancé en 2023, le plan d'action cantonal contre le harcèlement et l'intimidation à l'école entre pairs prévoit cinq axes : la sensibilisation, la prévention, l'intervention, la formation et l'évaluation. À ce jour, 50% des écoles primaires et une quinzaine de cycles d'orientation valaisans ont reçu une formation pour gérer les cas. Dans sa conférence de presse de rentrée la semaine dernière, le canton annonçait généraliser la formation durant cette année scolaire 2024/2025. "Il y a énormément d'écoles qui sollicitent des formations durant cette semaine moins un, où il y a des réunions de rentrée, des conférences", explique Mireille Fournier. "La rentrée scolaire, c'est aussi l'occasion de mettre en place des journées thématiques, des ateliers pour tout ce qui touche au vivre-ensemble", précise-t-elle.
Pour cette rentrée, 18 centres ou regroupements de centres primaires dans le Valais romand bénéficient d’un enseignant ressource pour le vivre-ensemble (ERVE).
Des conséquences lourdes pour les victimes
Une autre étude réalisée en Suisse estime à 87% les élèves concernés par le harcèlement entre pairs à l'école, auteurs, victimes et témoins compris. "Les écoles sont en demande d'outils pragmatiques pour gérer ces situations", reconnaît Mireille Fournier. Parmi les solutions utilisées contre les auteurs : les méthodes dites "non-blâmantes". "Elles peuvent heurter parfois parce que certains parents souhaiteraient que les auteurs soient punis", conçoit la responsable du climat scolaire, au Service de l'enseignement. Deux raisons expliquent cette méthode. La perméabilité des rôles. Certains enfants peuvent passer d'un rôle de témoin, à harceleur ou à victime. Deuxièmement, le risque que la punition du harceleur aggrave la situation avec la victime. "On essaie simplement d'arrêter le feu et d'encourager les enfants à avancer autrement", justifie Mireille Fournier.
Les conséquences pour les écoliers, victimes de harcèlement peuvent être dramatiques : problèmes de santé physiques et psychiques, risques sociaux, de décrochage scolaire, de phobie scolaire, de parcours professionnels chaotiques. "C'est pour ça que c'est une priorité du Service de l'enseignement", souligne Mireille Fournier. "On applique la tolérance zéro", ajoute-t-elle. Elle recommande aux victimes de briser le silence en s'adressant à un adulte de confiance, un enseignant, un parent, un médiateur.