Réforme du 2e pilier : la gauche et les syndicats appellent à voter non
Les partis de gauche et les syndicats s'opposent à la réforme du 2e pilier. Selon le comité valaisan, avec ce projet, les travailleurs devront payer plus pour toucher moins de rente. Ils appellent ce mardi à voter non le 22 septembre prochain.
Les partis de gauche et les syndicats disent non à la réforme du 2e pilier.
Adoptée par le Parlement lors de la session de printemps, la réforme de la prévoyance professionnelle entraîne, selon le comité valaisan, une baisse des rentes et une hausse des déductions sur les salaires. "Payer pluS pour toucher moins" : c'est la phrase lancée par les partisans du non, réunis ce mardi à Sion.
"Les travailleurs vont cotiser plus et plus vite, avec un seuil de départ pour le 2e pilier qui sera plus bas. Au lieu de 22'000 francs, il sera environ à 19'000 francs", rappelle Francine Zufferey, responsable du secteur tertiaire à Unia et présidente de l'Union syndicale valaisanne. "Par rapport aux cotisations qu'on va leur prendre, ils recevront une rente qui ne sera pas plus haute qu'actuellement, voire plus basse. Globalement, seuls 15% des travailleurs vont gagner quelque chose avec cette révision de la LPP. Et tous les autres seront perdants : ils auront moins de salaire net pour vivre et finalement à la retraite, ils n'auront pas le bénéfice du temps où ils auront été actifs."
Loin des compromis proposés par les partenaires sociaux
Les partisans du non ont également rappelé que le projet proposé à la base par le Conseil fédéral émanait d'un compromis entre les différents partenaires sociaux. Pour Christophe Clivaz, conseiller national Les Verts, c'était une solution viable, mais qui a été balayée par la majorité bourgeoise au parlement. "C'est assez rare à Berne que les partenaires sociaux viennent avec une solution en étant tous d'accord. Et plutôt que d'être heureux de cette opportunité, la majorité bourgeoise a détricoté ce compromis. Au final, on se retrouve avec une solution qui est complètement déséquilibrée."
Après le relèvement de l'âge de la retraite, les femmes seront une nouvelle fois pénalisées. La majorité d'entre elles subira des baisses de rentes, regrette Christophe Clivaz. "Une grande partie d'entre elles vont devoir cotiser plus pour toucher moins. On n'a pas tenu la promesse faite lors d'AVS21, en disant "vous allez travailler une année de plus et on va améliorer votre 2e pilier". Il y a également tout le problème des personnes qui arrivent à la retraite maintenant : une grande partie d'entre elles n'auront pas ce qui avait été promis au départ, à savoir un supplément de rente. Elles se retrouveront démunies, alors même qu'elles n'auront pas la possibilité de se retourner, car proches de l'âge de la retraite."
La gauche et les syndicats appellent aujourd'hui à voter non à cette réforme le 22 septembre prochain. Selon eux, un NON dans les urnes permettrait au parlement de reprendre ce dossier, en se basant sur les solutions soutenues par les associations syndicales et patronales.
À la suite de l’acceptation du projet par le Parlement suisse en mars 2023, un référendum a été lancé. Celui-ci ayant abouti, le projet sera soumis au peuple suisse le 22 septembre. Son entrée en vigueur, en cas d’acceptation, sera définie ultérieurement.
Plusieurs associations plutôt à droite de l'échiquier politique, comme GastroSuisse ou le Centre patronal, estiment aussi que les coûts de cette révision seront disproportionnés par rapport aux prestations.