Raclette du Valais AOP : une filière qui se dit solide et ambitieuse, malgré les turbulences
L’Interprofession du Raclette du Valais AOP a présenté mercredi son bilan annuel. Malgré une légère baisse des volumes, le fromage valaisan affiche une qualité record et prépare l’avenir entre modernisation, promotion ciblée et révision de ses pratiques.

La météo instable et l’inflation n’ont pas fait flancher la filière du Raclette l'an dernier. Réunie en assemblée à Bramois, l’Interprofession du Raclette du Valais AOP a livré un bilan 2024 globalement positif.
La production affiche une baisse modeste de 3,5 % (1955 tonnes), imputable aux travaux de la fromagerie de Tourtemagne, la plus grande du canton. En revanche, la qualité atteint un sommet selon la faîtière, avec 99,87 % des fromages jugés de première qualité. Ce qui a ouvert la voie à des primes de plus de 249'000 francs distribuées aux fromagers et affineurs. "Sur le fond, la situation est saine et la filière en pleine dynamique", résume Malvine Moulin, présidente depuis un an.
Stabilité des prix et stratégie de valorisation
Le prix de vente indicatif reste inchangé pour 2025. Un choix de stabilité assumé dans un contexte économique incertain, où les coûts de production augmentent.
En retour, l’Interprofession mise sur une montée en gamme et l’ancrage du Raclette AOP dans les circuits de la gastronomie et des crèmeries spécialisées, en Suisse comme à l’étranger. "C’est un produit de haute qualité, vendu jusqu’à 40 euros/kg à l’étranger. Nous voulons qu’il soit reconnu comme une spécialité d’exception", défend Urs Guntern, directeur de l’Interprofession.
Casser les clichés en Suisse alémanique
Si la raclette reste un incontournable hivernal, l’Interprofession cherche à annualiser sa consommation, notamment en Suisse alémanique, où le fromage reste associé à la saison froide. Des campagnes de communication ciblées sont en cours, avec des résultats visibles dans les régions urbaines comme Zurich ou Bâle, selon le directeur. "Mais nous avons encore de la marge de progression."
Miser sur les grands événements pour rayonner
Pour affirmer sa présence dans le paysage fromager helvétique et renforcer sa notoriété, l’Interprofession mise aussi sur des vitrines stratégiques. La participation aux grands événements nationaux et internationaux fait désormais partie intégrante de la stratégie marketing : lors des championnats du monde de ski à Saalbach, par exemple, le Raclette du Valais AOP était visible en arrière-plan des podiums et dans les stands. Objectif : assurer une forte visibilité médiatique en Suisse, plus encore qu’à l’étranger. Le record du monde de raclette battu début avril à Martigny a également marqué les esprits : "L’événement a généré une couverture médiatique bien au-delà de nos attentes, tout en respectant l’image de qualité du produit", souligne Malvine Moulin.
Une révision du guide de bonnes pratiques... reportée
Autre chantier en cours : la révision du guide des bonnes pratiques, un document de référence encadrant production, affinage et qualité. Adopté en 2018, il devait intégrer de nouvelles réalités : robot de traite, redéfinition du statut d’affineur, critères de fourrage. Mais la méthode a suscité des débats au sein de la branche. "Il y a eu un manque de communication. Nous allons reprendre les échanges et proposer une nouvelle version d’ici l’an prochain", reconnaît Urs Guntern.
Les articles les plus lus
Werenoi, attendu à Sion sous les étoiles, est décédé à 31 ans

Le FC Conthey remporte la Coupe de Suisse senior

Vols dans les cimetières valaisans et vaudois : trois suspects arrêtés

C'est (enfin) officiel, le FC Sion valide son maintien en Super League
