Quelques divergences pour les membres du Centre Valais romand interrogés sur la ligne du parti
Le Centre Valais romand a sondé ses membres. Si les résultats montent un alignement des sympathisants avec leurs députés au Grand Conseil, certaines des préoccupations sont plus éloignées de la ligne du parti.

Le Centre Valais romand a pris le pouls de sa base. Le parti avait lancé fin 2024 un vaste sondage auprès de ses membres. Les résultats ont été révélés cette semaine. 700 sympathisants centristes ont pris part à l’exercice, sur 3'000 membres. "C’est une bonne participation", se félicite Vincent Baud, secrétaire général du Centre Valais romand. Le but de la démarche consistait à connaître l’avis de la base sur de grandes thématiques et la satisfaction des adhérents à propos de leurs élus.
Premier constat : le parti centriste est un parti vieillissant. 70% des personnes qui ont participé au sondage ont plus de 51 ans. "On a un électorat vieillissant et c’est très difficile de le renouveler", commente Vincent Baud. Autre enseignement : seulement 23% des femmes ont pris part à l’enquête. Elles sont 28% au sein du parti. "On doit s’améliorer", reconnaît le secrétaire général. "C’est en train de venir. Lors des élections, on voit qu’on a de plus en plus de candidates", se réjouit-il.
Un soutien à la députation
Les conclusions du sondage montrent que les militants sont satisfaits du travail réalisé par le groupe du Centre au Grand Conseil, notamment sur les grands combats de la législature : les allocations familiales, la viticulture, les violences domestiques et la politique fiscale. Même la loi climat, pourtant refusée par le peuple, mais soutenue par le groupe centriste, obtient une bonne note auprès des votants centristes, 70% d’avis favorables. "Ce n’est pas chez nous que les gens ont voté contre cette loi", analyse Vincent Baud. Les compromis voulus par le Centre en plénum sont aussi compris. "Le rôle pivot ne fonctionne pas toujours. Certaines lois échouent devant le peuple, car elles sont trop consensuelles. En voulant plaire à tout le monde, on risque de plaire à personne", ajoute l’ancien député d’Ardon.
Sans surprise, les sympathisants centristes sont préoccupés, comme la population suisse, par les coûts de la santé et le pouvoir d’achat. Des spécificités valaisannes arrivent aussi en tête des inquiétudes comme les dangers naturels et les infrastructures.
Par contre, les sympathisants centristes ne veulent plus entendre parler d’une révision de la Constitution cantonale. Ils sont plus de 80% à dire que la refonte du texte fondamental n’est pas une priorité. Le sondage nous apprend aussi que les centristes ne se sentent pas libéraux. La question proposant une économie plus libérale recueille plus de 61% d’avis défavorables. "On a davantage de méfiance envers le marché que l’État", indique Vincent Baud. "On veut un état qui est capable d’aider le marché à se réguler", poursuit-il.
Des points divergents
Si les sympathisants centristes sont plutôt alignés avec leur groupe au Grand Conseil, certaines de leurs préoccupations sont par contre plus éloignées de la ligne politique du parti. Les adhérents soutiennent par exemple la création d’une caisse maladie publique à 58% ou l’initiative PS sur le plafonnement des primes à plus de 51%. "C’est une petite surprise", avoue Vincent Baud. "Les gens aimeraient qu’on essaie, que le politique tente l’expérience", imagine-t-il.
Face à ces divergences, le parti doit-il revoir sa copie ? Il a deux solutions, estime Vincent Baud. Les élus maintiennent leur ligne, mais doivent faire preuve de pédagogie en expliquant leur choix et les raisons de leur opposition sur certains sujets. Ou alors bouger leur ligne pour coller à la demande de la base. "On doit quand même se dire que si notre base est fermement convaincue d’un sujet, qu’il faut le tenter", souligne Vincent Baud.
En fin de sondage, les participants pouvaient aussi faire part de leurs suggestions. Certaines préoccupations divergent d’un district à l’autre. Sierre s’inquiète par exemple davantage des dangers naturels. Sion de la cantonalisation de l’aéroport. Les districts périphériques du maintien des populations de montagne et des infrastructures routières. Monthey de la mobilité. L’accès au logement revient, lui, un peu dans tous les districts. Un point qui n’avait pas été thématisé par le Centre Valais romand dans son enquête. "On n’avait pas identifié ce thème plus que tant", fait son mea culpa Vincent Baud.
Une chose est sûre. L’exercice sera renouvelé. De nouvelles enquêtes d’opinion devraient être lancées auprès des membres centristes, vraisemblablement en fin de législature.