Politique et acteurs économiques se mobilisent contre l'initiative de limitation de l'UDC
"La fin des accords bilatéraux avec l'Europe ne ferait que des perdants". Ce matin, un large comité valaisan présentait ses arguments contre l'initiative de résiliation de l'UDC, soumise au vote le 27 septembre. Une initiative qui entend limiter la libre circulation des personnes.
Une large alliance valaisanne se mobilise contre l'initiative de résiliation.
Aussi appelée initiative de limitation ou "pour une immigration modérée", le texte sera soumis au vote du peuple le 27 septembre. A la plume : l’UDC, qui entend mettre fin aux accords bilatéraux avec l'Union Européenne, dont celui sur la libre circulation des personnes.
Ce matin, devant la presse, le camp du non réunissait un large comité : représentants des partis politiques de droite et du centre, acteurs de l'économie, de la santé, de l'agriculture et du tourisme. Leur discours ne va pas par quatre chemins : en cas de oui à l'initiative, la Suisse aurait tout à perdre, rien à gagner.
L'économie menacée
Les opposants de l'initiative promettent de lourdes conséquences pour de nombreux secteurs économiques. Construction, agriculture, santé et tourisme dépendent de la main d'œuvre étrangère. Citons le secteur du tourisme. Sur les 15'000 employés que compte le secteur de l’hôtellerie/restauration en Valais, un tiers seulement dispose d’un passeport à croix blanche. Le domaine de la santé compte 37,2% du personnel avec un diplôme étranger, dans les soins tertiaires. L'agriculture valaisanne, enfin, parle de 31% des emplois occupés par des travailleurs étrangers.
"Outre la main d'oeuvre indispensable à nos activités, l'accord de libre circulation des personnes est liée à l'accord de libre-échange, analyse Pierre-Yves Felley, directeur de la Chambre valaisanne d'agriculture. En cas de suppression de cet accord, nos producteurs de lait ne pourront plus exporter leur matière première, pour ne citer qu'eux. Une catastrophe pour ce secteur déjà affaibli."
On ne peut pas tout confondre
Alors que l'UDC promet une Suisse avec des travailleurs indigènes privilégiés, une démographie contrôlée, une sécurité renforcée, des routes dégagées, Marianne Maret, conseillère aux Etats met en garde. Il ne faut pas tout confondre. "On ne peut pas faire un doux mélange dans le cadre d'une campagne en affirmant que tous les problèmes d'immigrations seront réglés, s'alarme-t-elle. On parle d'un secteur très précis: les travailleurs qui viennent avec un contrat de travail ou des moyens suffisants pour vivre en autonomie chez nous, pas des personnes dépendant de l'asile ou des personnes venues d'hors de l'Europe."
Vincent Riesen, le directeur de la Chambre Valaisanne de commerce et d'industrie abonde également: "Certes, il y a des citoyens qui se retrouvent hors du marché du travail et il est nécessaire de les épauler. Certes nous avons des problèmes de criminalité, mais c'est au niveau des forces policières et judiciaires qu'il faut agir. Certes nous avons du trafic et des bouchons, mais ce sont des questions de transports publics et d'infrastructures qu'il faut régler. Présenter les choses sous cet angle-là est équivalent à un mensonge."