Nouveau financement de la santé : le syndicat des services publics lance mardi le référendum
C’est une fausse bonne idée que ce nouveau financement de la santé décidé le 22 décembre sous la coupole fédérale. C’est le SSP, le Syndicat des services publics qui le dit et qui va s’y opposer en lançant mardi prochain un référendum.
Pas question de renforcer encore le pouvoir des assureurs sur notre système de santé.
Le Syndicat des services publics (SSP) lance mardi 9 janvier, le référendum contre le nouveau financement de la santé, décidé le 22 décembre sous la coupole.
Aujourd’hui, les traitements en milieu hospitalier par exemple sont couverts à 45% par les assureurs, 55% par les cantons, donc par l’impôt. Avec EFAS, le nom de cette réforme, la part des cantons passera à 26,9%, celle des assureurs à 73,1% et cette répartition sera appliquée pour tous les types de soins, stationnaires comme ambulatoires financés aujourd’hui par les caisses maladies.
Cette homogénéisation est donc mise à l’index par le SSP qui pointe du doigt le désengagement des cantons, qui verront leur facture en partie allégée mais moyennant un passage à un système de santé tourné vers le profit, écrit le syndicat. Corollaire : les dotations en personnel et les salaires seront les premières cibles pour économiser, s’inquiète Emmanuel Amoos, président du SSP-Valais. Et tout cela, dit-il, à la charge des assurés puisque les primes ne pourront qu’augmenter pour compenser la hausse des charges des caisses maladies.
Cet argumentaire n’a pas convaincu le parlement puisque ce système a été validé à quatre contre un (141 députés contre 42 et 15 abstentions au national et 42 sénateurs contre 3 Aux Etats). Aucun parti ne s’y est opposé, pas même la gauche, partagée sur le sujet. Quant à l’extérieur du parlement, médecins, assureurs, pharma l’ont également soutenu. Jusqu’ici ce sont essentiellement les syndicats qui ont montré leur opposition.
Ce futur système de santé sera tourné vers le profit, prévient le SSP. Le corollaire, c’est que les dotations en personnel et les salaires seront les premières cibles pour économiser, prétend le SSP. C’est donc peu dire que le modèle s’oppose à la volonté exprimée en 2021 par le peuple suisse. A 61% des votants, les citoyens ont soutenu l’initiative en faveur de soins infirmiers forts.
Quoi qu’il en soit, le système actuel a déjà montré ses limites avec des coûts non maîtrisés et déjà des augmentations de primes répétées année après année. Alors refuser ce nouveau modèle qu’il diabolise, c’est une chose mais encore faut-il avoir une alternative. Le SSP estime qu’elle existe déjà.
Avec le soutien de l’Union syndicale suisse et d’UNIA, le SSP devra recueillir 50 mille signatures d’ici au 9 avril, s’il entend valider son référendum.