Métiers "hors du commun" : je suis créatrice de contenus
Dans le cadre de notre série sur les métiers "hors du commun", nous avons rencontré Camille Bonvin, créatrice de contenus sur les réseaux sociaux. C’est chez elle, dans son salon qui fait aussi office de bureau et parfois de studio que s’est opérée la rencontre.
En toute simplicité, nous avons fait la rencontre de Camille Bonvin, une créatrice de contenus valaisanne de 26 ans qui, depuis deux ans, peut vraiment vivre des vidéos qu’elle propose sur les réseaux sociaux. Celle qui se fait appeler Wakeaway sur Instagram et TikTok nous accueille dans son salon. Affichant une image solaire et dynamique pour les 83'000 followers qui la suive au quotidien, Camille est la même dans la vie. En nous immisçant dans son planning bien rythmé, nous avons pris le temps de revenir sur son parcours de vie ainsi que sur son métier qui fait encore un peu peur dans notre canton.
Les débuts sur Instagram
Après avoir réussi sa maturité dans le Haut-Valais, Camille se tourne vers des études en gestion d’entreprise à la HES. S’intéressant avec insistance au marketing, elle se lance dans un master en marketing et communication digitale à Lausanne. Effectuant ses études en cours d’emploi, Camille travaille dans une agence de communication à côté des devoirs et des leçons qu’impose sa formation.
En parallèle à ses études, elle développe gentiment ses réseaux sociaux. Camille commence à poster à l’âge de 18 ans grâce à sa participation au concours de Miss Suisse romande 2017. Au début, cela représentait une moyenne d’une photo par mois. Trouvant son style et le genre de contenus qu’elle veut proposer à ses abonnées, elle augmente gentiment la fréquence de ses publications. Son premier contrat intervient tout de même des années plus tard pendant la période COVID. Effectuant une petite campagne rémunérée pour la marque Babybel, elle se rend compte que les marques investissent de manière plus sérieuse dans le digital. Surfant sur l’aubaine, Camille profite de l’opportunité pour se faire connaître davantage. "Je pense que j’ai pris conscience que c’était du sérieux, au moment où j’ai vraiment gagné ma vie avec ça", nous précise Camille qui nous dit pouvoir vivre des réseaux depuis maintenant deux ans.
L’acceptation des parents
"Au tout début quand j’ai commencé à poster sur les réseaux, il y avait une incompréhension", répond-elle quand on lui demande la réaction de ses parents face à son passe-temps de plus en plus présent. Ses parents ne comprenant pas le besoin que leur fille a, de se montrer, Camille réussit cependant à leur faire comprendre la démarche. Une démarche qu’ils acceptent aujourd’hui, car l’utilisation que fait leur fille des réseaux est dans un but de partage d’expérience et pas autocentré sur sa propre silhouette. De temps en temps, son papa et sa maman passent même derrière la caméra pour aider leur fille tourner des vidéos.
Le quotidien
Parlant majoritairement à des Suissesses entre 25 et 35 ans, celle qui se fait appeler Wakeaway sur le Net propose principalement des activités à faire en Suisse. À côté des randonnées et via ferrata de notre région, elle crée aussi des contenus en lien avec du bricolage ou de la rénovation. Finalement, s’il fallait ranger ce qu’elle propose dans une case, ça serait celle du contenu "Lifestyle", qui consiste à partager son quotidien, ses bonnes adresses et les petites astuces qui l’accompagnent.
Et pour mettre tout cela en musique, elle doit être bien organisée. Travaillant comme une indépendante, Camille doit gérer son quotidien comme une cheffe d’entreprise. Ainsi dans une journée plus au moins standard, elle traite ses e-mails, tient sa comptabilité, répond à sa communauté, crée son contenu vidéo et attend 19h00 pour le poster en ligne.
Vivre des réseaux
Camille a vraiment le choix de poster ce que bon lui semble sur ses réseaux. Cependant, lorsqu’elle travaille avec des agences qui la mettent en lien pour des campagnes publicitaires, certaines demandes provenant des marques sont formulées. Libre à elle d’aller de l’avant ou pas, en fonction de ses valeurs et des envies du mandataire. "Je dirais qu’il y a 70% de contenus non rémunérés et 30% de contenus rémunérés", estime-t-elle. Ne vivant que de ses fameux partenariats avec les marques qui l’approchent, elle nous admet tout de même être soumise à la pression des chiffres liés à ses publications. N’étant pas rémunérée en fonction du nombre de "like" sous une publication liée à une marque, ses résultats définissent quand même les montants auxquelles elle peut prétendre pour les prochains contrats. Des montants pouvant facilement atteindre les 5 chiffres par mois et qu’il faut donc savoir gérer.
Son rapport aux réseaux
"C’est rigolo, car les gens me demandent toujours combien d’heures je passe sur les réseaux", nous livre Camille, le sourire en coin. Elle, ne se voit pas comme une grande consommatrice des réseaux sociaux, mais plutôt comme une utilisatrice. Elle pense passer beaucoup moins de temps que la plupart des gens de son entourage. Finalement, elle évite de se connecter sur les réseaux, pas peur de trop remettre en question ses propres publications. Elle dit préférer lire un livre ou alors regarder des séries plutôt que faire défiler de haut en bas des pages sur son téléphone.
Un équilibre à trouver
Pour Camille, ce qui a été le plus difficile à trouver, c’est la balance entre ce qu’elle partage et ce qu’elle ne partage pas. Par exemple, si elle souhaite visiter un barrage pour son plaisir et non pour ses réseaux, il y a toujours la tentation de sortir son téléphone et de filmer la visite. Depuis une année, elle dit avoir réussi à trouver un certain équilibre surtout vis-à-vis du respect qu’elle veut garder pour son entourage.
Le conseil pour les jeunes
Et quand il s’agit de prodiguer un conseil à la jeunesse qui de plus en plus, lorgne sur les métiers liés aux réseaux sociaux, elle dit : « Il faut toujours choisir son métier par passion et non pour l’argent, de plus il faut trouver sa personnalité et pourquoi est-ce que l’on veut inspirer les gens ». Elle finira cet interview en nous disant que les réseaux sociaux servent selon elle à véhiculer un petit peu de positivité.
Vous pouvez retrouver l’interview complet ci-dessous.