Métiers "hors du commun" : je suis actuaire
Dans le cadre de notre série sur les métiers « hors du commun », nous avons rencontré Rosette Terrettaz, actuaire dans un cabinet de consulting. C’est dans nos studios que nous avons pu échanger sur ce métier, fait de chiffres et de diagrammes.
C'est avec le large sourire qui la caractérise, que Rosette est entrée dans nos locaux. Cette jeune femme de 36 ans, originaire du Liban, vit à Lausanne depuis l’âge de 18 ans. Arrivée dans la capitale olympique en 2006 pour y poursuivre son cursus universitaire, Rosette n’est jamais repartie.
Les maths avant tout
Après avoir obtenu un baccalauréat français à Beyrouth, Rosette pose ses valises à la HEC de Lausanne où elle effectue un Bachelor de management. Attirée par les chiffres depuis sa plus tendre enfance, elle entend parler du métier d’actuaire lors d’une discussion avec son père qui lui vante les bienfaits d’un métier ou l’embauche est intéressante. Sûre de son choix, elle se lance durant deux ans dans un master de sciences actuarielles. Des études qui lui ouvriront les portes du monde de l’actuariat.
Actuaire, c’est quoi ?
Un actuaire est un spécialiste des calculs mathématiques liés aux probabilités et aux statistiques qui peuvent s’appliquer aux questions d’assurances et de prévoyances. C’est aussi un métier qui trouve un certain écho dans le monde de la finance ou de l’économie. Autrement dit, l’actuaire essaie de calculer le plus précisément possible des aspects de risques inconnus pour que les sociétés qui l’emploient fixent des prix ou prennent des décisions.
Un métier souvent lié aux assurances
La grande partie des actuaires sur le marché travaillent dans le monde des assurances et s’occupent par exemple d’estimer le montant des primes pour les nouvelles personnes qui souscrivent un nouveau contrat. D’autres sont actifs dans la prévoyance professionnelle en lien avec les caisses de pension ou encore se retrouvent au niveau fédéral pour toutes les questions relatives à la sécurité sociale comme l’AVS ou le second pilier. Mais les actuaires peuvent aussi travailler dans les banques pour les produits de troisième pilier. Finalement, plein de domaines ont recours à ces professionnelles à partir du moment où il y a un aspect d’estimation de risques.
Et après les calculs
Travaillant dans un cabinet de consulting pour des entreprises, Rosette effectue la majeure partie de son temps, des calculs techniques pour des études actuarielles. Une fois la partie mathématique bouclée, le deuxième volet de son travail commence, la présentation. Pour Rosette, ce volet-là se fait le plus souvent devant des caisses de pension qui souhaite se positionner face à des concurrents ou encore évaluer les risques à venir. Ayant face à elle lors de ses présentations des membres de conseils de fondation, notre actuaire doit faire preuve d’un grand sens de la vulgarisation pour que la recette soit comprise par tous ses interlocuteurs.
L’erreur…
À la question de savoir si l’erreur est fréquente, Rosette nous répond en nous livrant une phrase célèbre entre actuaires : « Si on demande à un actuaire combien cela va faire, un actuaire va répondre en demandant combien voulez-vous que ça fasse ». Bien consciente de faire des estimations, elle sait que la réalité est parfois divergente. Cependant, son travail consiste à prendre le plus d’éléments possible pour réduire au maximum la marge d’erreur.
Des chiffres mais pas que
Rosette et ses collègues, essaient de toujours garder à l’esprit que leurs calculs servent un but bien précis. Ce ne sont pas que des chiffres et des calculs, derrières, des décisions sont prises et changent la vie de plusieurs personnes. « C’est un métier hyper intéressant, car il touche aux gens, à la prévoyance des gens, à leur avenir, à leur retraite », précise Rosette. Selon elle, son métier soulève des questions de société très importantes.
Vous pouvez retrouver l’interview complet ci-dessous.