Massongex : une forêt revitalisée grâce au soutien d’entreprises privées et de Carbon Free Valais
À Massongex, trois hectares de la forêt de Châtillon vont bénéficier d’un projet de revitalisation. Il s’agit du premier projet financé concrètement par la Fondation Carbon Free Valais, qui transforme les engagements climatiques d’entreprises locales en actions concrètes sur le terrain.

Quand les entreprises valaisannes se mettent au chevet du climat local. Au cœur de la forêt de Châtillon, sur la commune de Massongex, une parcelle de trois hectares s’apprête à bénéficier d’une revitalisation en profondeur.
Il s’agit là du premier projet soutenu par la Fondation Carbon Free Valais. Une entité née pour accompagner les entreprises dans leur transition énergétique. Et qui désormais, met concrètement en lien les fonds versés par ces entreprises dans des actions locales.
Un chèque de 15’000 francs a été remis ce jeudi au triage forestier de la Cime de l’Est. L’objectif à terme : préserver un stockage de 1’250 tonnes de CO₂ et en renforçant la capacité d’absorption future du site.
Un symbole fort, selon le président de la fondation Vincent Riesen : "La forêt, c’est quelque chose qui nous relie, dans nos relations comme dans notre patrimoine", qui précise que la Fondation a opté pour ce projet parmi une dizaine de dossiers.
Un massif symbolique, menacé par le climat
Pour Julien Croset, directeur du triage forestier de la Cime de l’Est, ce soutien tombe à point nommé, "d'autant que ce genre de parcelle ne profite pas des mêmes subventions que les forêts de protection et que leur entretien engendre très souvent des déficits." L’extraction d'un mètre cube de bois coûte ainsi une centaine de francs, alors qu'il n'en rapporte que soixante.
Mais pour le garde forestier, ces hectares étaient éligibles à l'élaboration d'un dossier de candidature à plus d'un titre. "C’est un coin très fréquenté, très proche de la plaine. Son évolution a un impact direct sur la population locale. Et actuellement, il souffre du changement climatique et n’est pas en mesure de s’y adapter seul."
Sur place, il sera donc question de retirer certains spécimens vieillissants, d'accompagner son rajeunissement en amenant davantage de lumière sur le terrain, et de favoriser les jeunes pousses et espèces d'arbres plus adaptés au changement. "L’exploitation forestière contrôlée permettra d’éviter que les arbres ne dépérissent tous en même temps, réduisant avec eux la capacité d’absorption du carbone."
Un modèle basé sur l'incitation et le volontarisme
Verser des enveloppes financières pour des projets de revitalisation, de décarbonation ou de transformation : ça aurait pu être l’affaire du Fonds climat, rejeté par le peuple valaisan en novembre dernier, en même temps que la Loi Climat Valais. Ce qui ne fait que renforcer la nécessité de la Fondation Carbon Free Valais selon son président Vincent Riesen, la Fondation devenant un des seuls moyens d'engagement pour avancer vers ces objectifs zéro carbone de la Confédération, tout en prenant l'économie par la main.
"Et c'est un outil construit sur des instruments de l'économie de marché, sur des incitations et de la valorisation. Ce qui est conforme aux choix du peuple valaisan, qui a dit un "non" clair à la voie de la contrainte", insiste celui qui est aussi directeur de la Chambre Valaisanne de Commerce et l’Industrie. "Il y aura certes moins d'aides étatiques, mais ce n'est pas grave. On vient du privé, on est des entrepreneurs, et on trouvera des solutions pour avancer dans le meilleur rythme possible."