Ligne électrique Chippis-Chamoson : le tribunal fédéral tranchera
Le Tribunal fédéral devra trancher sur l'opposition formulée au projet de ligne à très haute tension Chippis-Chamoson porté par Swissgrid.
Le Tribunal fédéral devra trancher sur l'opposition formulée au projet de ligne à très haute tension Chippis-Chamoson porté par Swissgrid.
Dans le délai qui lui était imparti, l'association "Sauvegardons le coteau valaisan" a transmis à Lausanne, le complément au dossier et le paiement des 8'000 francs d'avance de frais réclamés pour valider son recours. La suite de cette procédure se fonde notamment sur l'absence de mise à l'enquête pour un projet déjà débouté en 2010.
Pour les opposants, cette ligne aérienne qui devrait supporter 33 câbles à une hauteur oscillant entre 70 et 90 mètres, est tout simplement intolérable, tant pour la santé des riverains que pour l'mpact qu'elle aurait sur l'environnement. Le redimensionnement des câbles, exigé par le tribunal fédéral administratif pour limiter les nuisances et les pertes de courant, les convainc d'autant moins que leur diamètre a doublé, de 490mm à 1000mm, permettant, au passage, le transport de courant à 4'350 ampères contre 2'230 prévus dans le projet initial, il y a 13 ans, précisent-ils.
"En fait, il y aura un rideau d'acier de 40 mètres de haut formé des 33 câbles… c'est quelque chose d'énorme sur une distance de 27,5 kilomètres…on parle de la création d'un corridor de 50 mètres de chaque côté de la ligne qui fait elle-même 20 mètres de large, soit plus de 3 millions de m2 qui sont dévolus à cette ligne à haute tension. Et ce qui est incroyable, c'est qu'on fait quelque chose d'énorme, sans mise à l'enquête publique", s'insurge l'avocat leytronin Jacques Philippoz, en charge de la procédure pour l'association.
Des reproches qui n'en finissent pas
La liste des griefs est d'ailleurs longue pour ces opposants à un projet débuté en 1986 déjà. De procédures en procédures, son report n'a jamais cessé quand bien même l'urgence est revendiquée par le désormais maître d'œuvre, Swissgrid. "C'est le seul argument qu'ils avancent", constate Alain Zappellaz, aux premières loges pour les inconvénients. En dessus de Chalais, c'est à peine à 30 mètres, à vol d'oiseau, de sa ferme pédagogique (l'Arche des Crétillons, photos ci-dessus) que s'implanterait l'un des pylônes. "Si cette ligne devait se faire comme elle est prévue aujourd'hui, nous craignons pour notre santé, pour la santé des gens qui viennent s'y promener, pour le bruit et pour l'esthétique du paysage… C'est un cauchemar que je peine à imaginer et je n'y crois pas… J'ai bon espoir que l'on trouve une autre solution plus intelligente et plus adaptée au 21ème siècle", précise-t-il, rappelant la variante enfouie dont la faisabilité est confirmée par un rapport d'experts.
C'est un tracé à "géométrie variable" que le tribunal fédéral devra valider ou non
C'est donc le tribunal fédéral qui devra se prononcer sur la faisabilité de ce projet dont certains pylônes "doivent être posés dans une zone de glissement et même une zone d'affaissement sur le coteau de Salins, zone où, selon les cartes des dangers, le terrain avance de 4 cm par année", explique Jacques Philippoz. Cerise sur le gâteau : certains pylônes déjà mentionnés sur le tracé devront être déplacés pour pouvoir être compatibles avec la 3ème correction du Rhône. Or, "nous n'avons même pas de tracé du déplacement de ces pylônes et les propriétaires voisins n'ont pas été avertis", surenchérit Jacques Philippoz.
Les opposants se disent prêts à aller jusqu'à Strasbourg si nécessaire pour tenter d'obtenir gain de cause.