Les Yéniches sont de passage en Valais : plusieurs caravanes installées à Vétroz
Une dizaine de caravanes installées dans la zone industrielle de Vétroz : le phénomène interroge. Sur place, des membres de la communauté yéniche, que la commune accueille régulièrement et depuis de nombreuses années. Sans aucun problème.
Elles sont une dizaine, garées sur un terrain appartenant au canton, tout près du Centre de formation pour requérants d'asile à Vétroz.
Les propriétaires de ces caravanes : des membres de la communauté yéniche, une minorité nationale.
Selon Olivier Cottagnoud, président de Vétroz, l'emplacement est provisoire, en raison de la fermeture du camping du Botza, où ils avaient l'habitude de s'arrêter.
Depuis près de 100 ans à Vétroz
Car leur présence régulière à Vétroz ne date pas d'hier : entre la commune et les Yéniches, c'est une longue histoire, vieille de plus de 80 ans. Sur place en ce moment, nous avons contacté Philippe Birchler, membre de la communauté yéniche.
"Il y a encore des membres de la famille qui sont restés à Vétroz. Ça fait toujours plaisir de les revoir. Nous gardons un lien avec le Valais", raconte Philippe Birchler.
En ce moment, 30 à 35 personnes, avec les enfants, sont installées sur le campement de Vétroz.
Ne pas confondre les différentes communautés
Philippe Birchler est originaire d'Einsiedeln dans le canton de Schwytz, où sa famille est présente depuis 1331. Ils sont souvent confondus avec d'autres communautés de gens du voyage. Mais Olivier Cottagnoud, président de Vétroz, rappelle que l'accueil des Yéniches sur le territoire communal n'a jamais posé de problème.
"Il faut faire la différence entre les Yéniches et les Tziganes français ou européens. Les Yéniches sont des citoyens suisses. Nous n'avons aucun problème de comportement avec eux", assure Olivier Cottagnoud.
Le président de Vétroz rappelle que les Yéniches sont intégrés et paient leurs impôts dans les communes auxquelles ils sont rattachés.
"Quand ils viennent s'installer durant plusieurs semaines sur le terrain de l’État, ils paient des taxes. Et il n'y a aucun problème d'interaction avec la population résidente", précise encore Olivier Cottagnoud.
Dans quelques jours, Philippe Birchler et sa famille reprendront la route. Il ira là où son travail d'antiquaire l'appelle, à la rencontre des clients. Un nouveau groupe devrait ensuite occuper la place laissée vide.
Les Yéniches : une minorité nationale
Environ 30'000 personnes d'origine yéniche vivent actuellement en Suisse, auxquelles s'ajoutent quelques centaines de Sinti et Manouches, indique l'Office fédéral de la culture (OFC). Entre 2'000 et 3'000 membres de ces minorités ont un mode de vie itinérant : entre mars et septembre, ils vivent dans un lieu fixe et les enfants sont scolarisés. Le reste de l'année, ils rendent visite à leurs clients en se déplaçant d'une aire de passage à l'autre.
Les personnes ayant un mode de vie itinérant ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que les membres de la population sédentaire. Depuis des siècles, les Yéniches font partie intégrante de la diversité culturelle de notre pays.
L'Office fédéral de la culture indique "qu'il s'emploie à améliorer les conditions de vie des Yéniches. Il apporte son soutien à des organisations de cette minorité et accorde des aides financières à des projets destinés à préserver la langue et la culture yéniches."
