Les milieux économiques et les partis de droite contre l'initiative biodiversité
Protéger la nature, oui. Mais pas question de mettre un tiers du territoire helvétique sous cloche. A moins d'un mois de la votation du 22 septembre, un comité contre l'initiative sur la biodiversité se forme en Valais.
Composé de représentants des partis de droite, des milieux économiques ou agricoles, ce comité avait donné rendez-vous à la presse mercredi dans une exploitation agricole d'Evionnaz. L'occasion pour lui de dénoncer une initiative "dangereuse" et "extrême".
Le texte réclame notamment la mise sous protection de nouvelles surfaces en Suisse. Un chiffre qui pourrait aller jusqu'à 30% du territoire, déplorent les opposants qui se basent sur les objectifs fixés en 2022 lors de la conférence de l'ONU sur la biodiversité.
Mettre sous cloche une partie du territoire suisse
Pour la sénatrice centriste Marianne Maret, il y a clairement une volonté de "mettre sous cloche une partie du pays". "On a l'impression qu'il y a une nostalgie par rapport à ce qui se passait au niveau du territoire au début du 20e siècle. Or, on doit quand même vivre avec les exigences d'aujourd'hui", a souligné la centriste.
Production agricole en danger
De leur côté, les agriculteurs ont rappelé qu'ils n'étaient pas opposés à la biodiversité. Willy Giroud, le président de la Chambre valaisanne d'agriculture, a rappelé que la loi sur les paiements directs exige 7% de biodiversité sur les exploitations. "A l'heure actuelle, on en fait 19%, donc on en fait déjà beaucoup pour la biodiversité", souligne-t-il.
Mais il craint que cette nouvelle loi ne diminue la part des terres agricoles en Suisse. Ce qui va avoir un effet sur la production de denrées de première nécessité. Willy Giroud:
Un arsenal législatif déjà bien fourni
Le directeur de la Chambre valaisanne de commerce et d'industrie estime, pour sa part, que la production hydroélectrique, notamment, va pâtir de cette initiative, si elle est acceptée par le peuple.
Vincent Riesen assure que l'arsenal législatif est déjà suffisant pour assurer la protection des espèces. "La biodiversité et la protection de l'environnement et du paysage figurent déjà dans une dizaine d'articles constitutionnels et dans un nombre incalculable de lois. La mise en œuvre est déjà très sévère", précise-t-il, estimant qu'aller plus loin ne permettrait plus de réconcilier tous les intérêts pour le développement économique du pays.
Cet objet sera donc soumis en votation le 22 septembre prochain, en même temps que la réforme de la prévoyance professionnelle. Un premier sondage donne les deux objets gagnants mais avec une très faible majorité.