Les coopératives d'habitation sont-elles le modèle d'avenir en Valais ?
Une table ronde sur les coopératives d'habitation aura lieu ce mardi soir à Monthey. Le but de la démarche, se concerter sur un modèle de logements à mi-chemin entre location et propriété. Un modèle qui a du mal à s'implanter en Valais malgré tout.
Les coopératives d'habitation ont-elles un avenir en Valais ? Le politique et le public convié à une conférence prévue mardi soir à Monthey tenteront d'y répondre. Le but de la démarche est d'esquisser les contours de cette troisième voie du logement, à mi-chemin entre la propriété et la location, et encore peu connue sous nos latitudes.
Les raisons de ce manque d'engouement pour ce modèle coopératif d'habitations sont multiples. A commencer par la politique du logement du canton qui ne s'adresse qu'à une partie de la population, estime Florian Chappot, député au Grand Conseil valaisan et également présent à Monthey, lors la table ronde : "cette politique s'adresse exclusivement aux personnes susceptibles de devenir propriétaires en région de montagne. Certes, cela permet de lutter contre une forme d'exode rural, mais c'est loin d'être suffisant."
Un canton de propriétaires, mais pas uniquement...
Selon Florian Chappot, le politique doit également se préoccuper de la situation des locataires et mettre en œuvre des alternatives. Car contrairement aux idées reçues, 45% des Valaisans sont locataires. Un taux qui ne cesse de croître et qui appelle des solutions. "La coopérative d'habitations en est une, mais ce n'est pas le seul instrument qui doit permettre à des familles, à des aînés de se loger à coûts acceptables dans nos régions", ajoute Florian Chappot.
Si d'autres cantons font déjà la part belle à ce type de logement, le Valais est encore à la traîne. "A Zurich, il y a quasiment 20% des logements qui sont des coopératives d'habitations", précise le député. Et d'ajouter que le canton de Fribourg possède trois à quatre fois plus de logements de ce type que le Valais. "C'est donc tout à fait possible de développer ce modèle", estime Florian Chappot, et ce, que ce soit dans un milieu urbain ou rural.
impulsion nécessaire du Canton et des communes
Il reste que si cette troisième voie du logement pourrait se faire une place au soleil en Valais à l'avenir, encore faut-il que le Canton et les communes agissent dans ce sens. "Sans leur soutien, il sera difficile pour les coopératives d'exister en grand nombre dans le canton.", explique le député au Grand Conseil valaisan.
"Certains projets vont forcément voir le jour", ajoute-t-il. De fait, certains d'entre eux ont déjà été imaginés à Sion ou à Saillon. La Coopérative d'habitation du Chablais prévoit pour sa part la construction prochaine d'une trentaine de logements de ce type.
"Mais sans ce cadre légal, ce sera compliqué parce qu'il faut rentrer sur un marché qui est occupé par des acteurs privés. Ils ont des intérêts que l'on comprend, mais ça laisse peu de place à ces projets alternatifs", conclut Florian Chappot.