Le tunnel du Grand-St-Bernard plonge pour la première fois dans les chiffres rouges
L’ouvrage subit les effets des mesures de restriction anti-Covid de part et d’autre de la frontière. La société suisse d'exploitation du tunnel se montre néanmoins confiante face à une éventuelle deuxième vague de propagation du virus.
Le tunnel du Grand-St-Bernard s’apprête à présenter le premier résultat négatif de son existence. Sept mois après la mise en quarantaine de l’Italie à cause du coronavirus, l’ouvrage entrevoit tout de même la lumière. Le placement de quatre régions italiennes en zones à risque pourrait à nouveau ralentir le trafic touristique. De son côté, le trafic d’affaires a toujours été élevé, même au plus fort de la crise.
« Des mois difficiles »
Pour Tunnel du Grand-Saint-Bernard SA (TGSB SA), la période de fermeture de la frontière a été particulièrement difficile. Olivier Français, le président de la société suisse d’exploitation du tunnel, estime que les relations sociales entre Italiens et Suisses ont été autant impactées que les finances. « On a eu des mois compliqués, mais aujourd’hui on est revenu à un niveau moins médiocre que pendant les trois mois de fermeture de la frontière. Ce qui a été le plus dur à vivre pour les gens du tunnel et de la vallée, c’est l’absence de relations entre les deux pays, qui collaborent tous les jours », explique Olivier Français.
Un des seuls avantages de la crise pour le tunnel : des travaux d’entretien ont pu être réalisés en pleine journée et avec plus de sécurité. Selon le président de TGSB SA, le coronavirus n’aura pas de conséquences néfastes sur les investissements et travaux futurs. Débuté il y a dix ans, le chantier de la nouvelle galerie de sécurité s’est achevé en juin dernier.
« Nous avons les reins solides »
Aujourd’hui, la nouvelle augmentation du nombre de cas de Covid-19 fait craindre une deuxième vague de propagation du virus. Olivier Français garantit que les sociétés qui gèrent le tunnel sont suffisamment saines pour l’affronter. « S’il y a une deuxième vague importante de restrictions d’échanges entre l’Italie et la Suisse, nous prendrons acte. Nous avons, en tout cas pour ce qui est de la société suisse, les reins solides pour vivre une deuxième vague. Nous ferons tout pour garantir l’exploitation du tunnel, pour permettre les échanges commerciaux et sociaux entre nos deux pays », assure le président de TGSB SA.